Aucune ambiguité ,ni second degré dans ce titre,mais juste ,le désir de rappeler la saisonnalité des choses et le rythme annuel des travaux des champs.
depuis quelques semaines,on voit dans les champs se crée ces buttes de betteraves, que la terre a produite,nous en sommes a l'instant où le bobo rural a du mal a cohabiter avec l'agriculture.
En effet,depuis quelques jours d'immenses semi-remorques viennent charger les dites betteraves pour les livrer a la coopérative sucrière.
Ai-je déja raconté dans de mes 1117 billets publiés dans ce blog,cette nuit où mon téléphone sonne a la maison vers 4 heures du matin :
"monsieur le maire de janvry, j'habite briis sous forges et les betteraves de Janvry me réveillent !"
Un grand moment.
J'ai appelé le lendemain mon interlocuteur pour le rassurer : c'était bien des betteraves issues de champs brissois qui avaient troublé son sommeil...
Si mon interlocuteur avait été un demeuré ,cette histoire n'aurait aucune importance ,mais,de fait,il a un certain niveau d'études,se targue de faire dans l'humanitaire et avait postulé,il y a très longtemps pour être directeur de la communauté de communes.
En fait,c'est sont bien deux populations qui cohabitent sur notre territoire sans grandes passerelles entre elles, qui doivent nous faire poser question.
D'un coté des urbains qui viennent "vivre a la campagne" ,mais qui souffrent parfois du chant du coq,de la lenteur des tracteurs sur les routes,et des traitements d'engrais dispensés devant leur jardin a l'heure sacro-sainte de l'apéro et du barbecue
de l'autre,un monde agricole quasi autarcique,clanique qui souffre des routes qu'on rend étroites ,impraticables,de ces dos d'ane qui vous vident la remorque de grain sur la route et qui en sont a abandonner certains champs car rendus inaccéssibles, en terme de sécurité routière.
Un monde agricole qui n'hésitera pas labourer des chemins pour certains,a oublier qu'il peut y avoir des riverains quand l'instant est propice a épandre,mais qui,chaque jour voit ses difficultés d'exploitation augmenter et qui perd la taille critique neccéssaire a ce que les services dont il a besoin pour fonctionner restent sur le territoire.
Ainsi la disparition de terres agricoles sur le plateau de saclay,participe a la dispartion de coopératives de proximité et donc a la difficulté et a l'augmentation des couts de revient pour livrer la moisson, disparus les entreprises d'entretien des machines agricoles et a nouveau ,kilométrage,temps pour faire réparer un engin ,s'il est déplacable.
La liste est longue.
Alors c'est vrai que les rotations de camions de betteraves, qui ne durent que quelques jours, peuvent sembler une nuisance,comme les moutons qui bouchent les routes en partant a l'estive en auvergne ou ailleurs.
,mais c'est vrai que si chacun ne prend pas conscience des réalités économiques techniques,si les communes n'adoptent pas des réflexes dans leur conception des routes,si les agriculteurs ne considérent pas les riverains comme des étrangers,si le bien vivre ensemble ne devient pas une régle,alors,il y aura des terres agricoles a vendre,car désertées par ceux qui les exploitent
,on betonnera la plaine,l'office du tourisme emploiera un permanent pour animer l'écomusée du hurepoix qui racontera l'agriculture sur le plateau avant qu'il ne soit urbanisé et certains partiront plus au sud,pour aller vivre ...a la campagne.
Nos destins sont liés,le tout est d'en avoir conscience et d'en faire une force