Au bord du lac,ces masses de bois,de toits de chaume épais,pas pour la décoration,pour de vrai,des constructions, fruit du travail,de l'expérience,batiments épurés,orientés pour résister aux froids les plus violents,batis pour la vie,pour la survie.
Des promesses de refuges surs,élaborés avec la rigueur du savoir faire ancestral de la tradition orale,de la mémoire du geste
Ces batisseurs du quotidien,ces héros de l'ordinaire ont crée des maisons de génération en génération,sans fioritures ou presque,sans prétention que celle de traverser les saisons
Construire un moulin pour la farine du quotidien ,batir une chapelle,c'était d'abord abattre des arbres en forêt,débarder les grumes,en tirer des planches et des solives,les raboter et les assembler sans abandonner le quotidien neccessaire
Cette impérative neccessité d'aller a l'essentiel au vrai ,au bon geste qui donne a la matière son role,sa fonction ,son sens, sans détournement esthetique,un peu comme ce tailleur de pierre,batisseur de cathédrale
Cette vraie sagesse qui donne la force a la matière et qui la rend belle.
Il n'y a pas de nostalgie, mais bien une interrogation sur ce que devait signifier le mot famille,lorsque l'on vit dans une seule pièce durant de longs mois,lorsque l'hiver vous claquemure et où le froid peut tuer l'imprudent.
Quel regard sur la vie ,quant au matin la première proccuppation est le bois pour le feu qu'il faut raviver,quand préparer un repas reléve d'un tout autre travail que d'aller faire ses courses au supermarché ?
Quand un hiver qui dure voit les reserves s'épuiser ...
A les voir ces maisons solidement cohérentes avec leur environnement,je me dis que toutes nos régles actuelles,nos automatismes, nos habitudes et nos logiques,nos ambitions sont formidablement récentes.
Dans ce printemps letton où explosent dans les prairies les marguerites et les boutons d'or,j'imagine ces enfants sortir des masures ,après ce long hiver , et exploser a la lumière.Je les envie de ces instants enivrants ,de cette renaissance dont je n'imagine pas le prix
Si,parfois,nous nous interrogeons sur ce qui nous pousse a vivre,si nous pouvons nous permettre des états d'ame existentiels,c'est un véritable luxe qui n'a pas de droit de cité dans ces foyers de l'obstination a la vie
vous ai-je dit que mon dromadaire me manque ?