Je n’ai pas un amour rentré pour le président Macron.
Il eût pu être un tournant de l’Histoire, il n’en est, je crois, qu’un accident.
Il est apparu par la faute de l’inconsistance de la classe politique, car — c’est bien connu — la nature a horreur du vide.
que peut on lui reprocher ? la liste est longue : sans même parler de sa personnalité narcissique, inconstante et tyrannique, comment ignorer ses inconséquences en politique intérieure (valse des ministres de l'éducation nationale aux philosophies opposées), son absolue cécité en matière régalienne (sécurité, justice, immigration), ses contradictions sur les questions de mémoire et de transmission, son irresponsabilité en matière de finances publiques (quoi qu'il en côute), ses obsessions sociétales, ses clins d'oeil au wokisme et au communautarisme, ses biais idéologiques dans les nominations, ses dingueries sans lendemain en matière de démocratie directe, ses dérapages sur le Proche-Orient, sa lâcheté à l'égard de l'Algérie ...
vous voyez je manque de tendresse
Mais, malgré tout, le lynchage dont il est aujourd’hui la cible me choque.
Une fois de plus, on montre à la foule un coupable, un bouc émissaire commode, qui permet à tant d’élus de se dérober à leurs responsabilités.
À tout vous avouer, si je comprends bien, il serait le coupable de cette faute irréparable : la dissolution.
Coupable donc d’avoir interrogé le peuple sur son avenir.
Que le résultat ne satisfasse personne ,dont acte ,il s'agit d'une démarche démocratique et l'expression du peuple qui est souverain
Car, enfin, c’est bien le peuple qui a choisi ses députés.
À moins de considérer qu’interroger les citoyens soit une faute.
À moins de penser qu’il ne fallait surtout pas leur donner la parole !
aurait il été moins coupable si son parti l'avait emporté largement ?
Ce « péché originel » tant reproché n’est pourtant que le reflet de la volonté populaire.
On aurait pu lui reprocher l’inverse : d’imposer une majorité qui n’existe plus et d’ignorer le verdict des urnes.
Et aujourd’hui, j’entends avec étonnement que ne pas dissoudre serait un déni de démocratie…
Alors, la dissolution serait-elle à géométrie variable, bonne ou mauvaise selon qu’elle arrange tel ou tel ?
Faut-il dissoudre jusqu’à obtenir le résultat souhaité ?
Ou imaginer que le Président démissionne dès que les sondages sont favorables à d’autres ?
La démission d'un president est de l'ordre de la conviction intime, quoiqu'oncques exige sa démission remet en cause l'institution et la démocratie ,je dois avouer que le maitre des horloges devrait sans doute avoir cette option en tête a la condition que la dignité de la fonction n'en pâtisse pas
En quoi, dites-moi, le spectacle effarant et consternant donné par nos parlementaires serait-il la faute du Président ?
Parce qu’il n’a pas nommé un Premier ministre LFI ? Écologiste ? Socialiste ?
Soyons sérieux.
Le peuple a voté.
Et, en formant un front républicain aux dernières élections, il a envoyé un message clair à ses élus :
« Comme dans la plupart des pays européens, aucun de vous n’a la majorité. Lancez des ponts plutôt que de dresser des murs. »
Dans combien de circonscriptions les élus présents à l’Assemblée nationale doivent-ils leur siège à des électeurs sur lesquels ils crachent aujourd’hui ?
Combien de parlementaires doivent leur élection au front républicain — et donc, indirectement, au RN ?
Les cultures, les ambitions, les ego conduisent chacun à rester dans sa ligne d’eau, en chantant :
« C’est la faute à Macron ! »
Qu’il soit responsable de bien des choses, sans doute.
Mais le spectacle indigne auquel nous assistons est mortifère pour notre démocratie.
Et je tremble devant tant de personnes qui me disent :
« Après tout, au point où on en est, on pourrait essayer le RN. »
À force de tirer sur les institutions, à force de réclamer la démission ou la destitution du Président, à force d’oublier les fondamentaux républicains au nom d’un prétendu chaos salvateur, nous allons droit dans le mur.
Et cette surexcitation à désigner le Président comme seul coupable me semble une manipulation qui me donne la nausée.
Quels imbéciles peuvent croire que tout irait mieux si l’on fondait une Sixième République ?
C’est une blague, un trompe-couillon de publicitaire !
L a constitution de la 5° république ,malgré trop de tripatouillages a des fins d'effets de manche, prouve que nos institutions résistent aux tremblements de terre et même a cette maladie de parkinson dont est atteinte notre république
Ce qu’il faut réformer, c’est nous-mêmes.
Notre approche de la démocratie.
Cesser cette hystérisation permanente.
Nos parlementaires sont devenus toxiques, irresponsables, imbus d’eux-mêmes, conscients de leur propre décadence.
Et pourtant, c’est nous qui les désignons.
Nous qui votons pour eux.
La cour de récréation des maternelles est en train de brûler l’école de la République.
Y a-t-il une cour de justice pour cela ?
Les coupables de premier rang, ce sont nous, les électeurs, avec nos choix manichéens, nos votes d’humeur, nos adhésions à des projets formatés par des algorithmes ou irréalistes à souhait.
C’est nous qui faisons semblant de croire aux camelots de la politique .
« Tu verras qu’un beau matin fatigué,
j’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté. »
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