la première fois que notre guide Réza nous a parlé des qanat pour amener de l'eau aux villes et irriguer les champs? avec pretention ,je lui ai glissé "on dit canaux" ,il m'a regardé un peu durement et répété "qanat !"
en fait,a voyager ,on mesure le génie de l'homme a savoir s'adapter ,vaincre les difficultés, au point de se dire que c'est sa propre faiblesse ,sa propre fragilité qui lui ont imposé d'être intelligent pour survivre ,le souvenir de mon viel ami Maurice qui m'expliquait qu' a tahiti dans les années 50 tout était si facile que le cerveau se transformait en mou pour chat
quand on vit dans un milieu aussi hostile que le plateau central iranien ,où l'eau source indispensable de vie se trouve a de grandes profondeurs que fait on ?
On imagine les qanat ,un systeme fou de puits verticaux reliés par des tunnels horizontaux sur des dizaines de kilométres creusés a main d'homme
imaginez ce travail fou? sur parfois des distances de 50 a 70km ,creusé par l'homme ?parfois des enfants ,le puits "mere" le plus profond connu est de 300 métres ,enfin imaginez encore que les premiers "qanâts" ont été creusés un millenaire avant jésus christ
le qanat le plus long mesure 71KM et comporte 2115 puits ! aujourdhui encore 33000 qanâts sont en fonctionnement !
là encore, au niveau de la surface du sol, on voit l'entrée de ces puits régulièrement creusés comme sur la troisiéme photo,
au musée de l'eau a yazd ,on voit des photos de ces mineurs de l'impossible et bien sur des enfants ,on comprend qu'une fois le dispositif creusé ,il faut qu'il y en ait un qui reste au fond et qui donne le dernier coup de pioche pour libérer l'eau ...Il est attaché et tiré le plus vite possible hors de la galerie mais on comprend bien que c'est loin ,tres loin d'être sans risques
l'iran est donc un gigantesque aqueduc souterrain ,ce qui et le secret de sa vie, de ses jardins ,de ses fontaines, ceci ,au prix d'efforts inimaginables ,de vies , et d'une ingéniosité sans limites tout cela a l'heure où nos "ancêtres" sortaient des cavernes ou presque
ainsi est faite cette perse ,qui ne doit rien au hasard ,ses poètes souvent en souffrance reflètent cette richesse ,cette munificence ,cette joie des jardins de shiraz ou d'ispahan mais révèlent que l'eau ,la vie, n'est pas là par hasard mais a la sueur et a la mort de l'homme guidés par un instinct absolu a vouloir survivre
Goethe a écrit cela de la perse
qui veut comprendre la poésie
doit aller au pays de la poésie
qui veut comprendre le poète
doit aller au pays des poètes
quelques photos sans chronologie ni logique ,pour le plaisir
ET COMME UNE SOURAT pour prolonger