Le blog de Christian SCHOETTL

j'ai un ami qui me veut du bien,cela arrive,il aime bien les animaux aussi et le parc animalier de Janvry

depuis des années, quand l'opportunité surgit ,ill'invite a des momemnts un peu exceptionnels,il m'a permis,ainsi, de vivre la soirée la plus inoubliable de ma vie dans le genre au chateau de versailles et hier ,il m'invitait a dejeuner a roland Garros

Entrer a roland Garros,avoir un billet ou une invitation ,on est content,enfin les gens qui aiment ce sport en sont contents voir fébriles

se retrouver au club des loges pour dejeuner devient une expérience ,une plongée dans un monde fait de beaucoup d'apparences,du charme voyant ou discret de l'argent ou de la réussite,où les femmes d'un certain age sont bronzées,liftées (comme des balles),bootoxées,plasturgées,ou celles qui sont plus jeunes sont forcément ravissantes ,et conscientes de l'être ,

où les hotesses affichent un sourire formidablement "spontané" et professionnel

bref ,un monde qui ne sent pas la crise ,même si ,pourtant, au détour des conversations ,il fleure une inquiétude qui'il est malséant d'exprimer clairement,car avouer des diffciultés ,c'est ici se condamner

ici,a coté du court où s'échinent par 30° les joueurs ,on déjeune avec un oeil sur les écrans géant ,et fait du "relation publique" pas pudique

pour moi qui n'ait rien a vendre et encore moins a acheter ,c'est une aventure anthropologique et entomologique passionnante,un peu indien dans la ville,mais curieux de ce monde qui ne veut pas afficher ses doutes et qui pense que les certitudes sont un rempart

je me retrouve a la table d'un des concurrents a la primaire parisienne de NKM,le monsieur sera prudent et mesuré dans ses propos durant tout le déjeuner

après le dejeuner on nous installe dans les loges ,a quelques métres des joueurs,

je ne peux pas rester ,janvry m'appelle,et puis j'aimerai être assis a coté de copains, de potes,le plaisir solitaire n'est qu'un erzatz,tout cela doit se partager sinon c'est sans gout et sans saveur

 le court est plein, en fait,c'est une aréne,les gladiateurs y poussent des cris sourds a chaque fois qu'ils frappent et je comprends que le filet n'est là que pour les séparer,chaque balle ,chaque jeu ,chaque set,chaque partie est une tragédie grec,a chaque fois la foule appelle a la mort et l'achévement de l'adversaire dans la chaleur et dans la sueur

c'est un monde en soi même avec ses codes,ses castes,ses regles ecrites et non écrites,loin de moi l'idée d'en faire la critique,son caractére global et cohérent sont ,en eux mêmes, une source d'enseignements

pour moi,encore une fois,cet écart entre les valeurs du sport,et ce que notre société en fait comme executoire mérite a lui seul qu'on s'y penche

ce soir tsonga sera sur le court ,je sais a cette heure qu'il sera battu,mais comme yannick noah,a l'epoque, j'aurais souri a ces skin head et autres frontistes qui auraient crié de joie en disant "on a gagné",j'aurais souri qu'un francais gagne, même s'il est domicilié en suisse puisqu'il aurait réconcilié nos concitoyens avec la chance qu'apporte la mixité,les melanges de sang au service de notre france

une victoire de tsonga aurait fait oublier aux uns la couleur de sa peau et aux autres son exil fiscal,comme quoi la victoire est un bon viatique 

pour ma part,j'ai quitté le temple de la balle jaune avec une furieuse envie de rester moi-même et un jour prendre la route de compostelle,a moins que je ne marche deja dans ma tête