voilà un titre ,bien provocateur comme je les aime, a tout vous avouer ,nous plaçons ,pour beaucoup ,la culture comme une sorte d'arche de Noé salvatrice ,le premier et le dernier rempart devant la barbarie
et pourtant j'ai cette curiosité de penser que les nazis sont nés dans l'allemagne de goethe de ,bertholt brecht ,thomas mann ,stephan sweig ,les freres grimm,hoffman et ses contes , et comment oublier albrecht durher pour ne citer que lui mais aussi Jean sebastien bach,ludwig von beethoven,mozart ,wagner etc etc etc
que faisait elle au fond de chaque allemand cette culture ,cet héritage ,ce bagage incroyable pendant les autodafés ,l'élimination des handicapés ,des juifs ,des communistes ,des tziganes ?
a chaque fois que la culture est un vernis ,elle est inutile a l'avenir de l'homme
j'avais un vieil ami qui m'a beaucoup appris qui me racontait que lui qui n'avait pas le certificat d'études allait ,au quartier latin, "voir" les étudiants,une caste ,un monde a part ,des privilégié du "savoir"
pourquoi ai je la sensation que tout est au fond de nous mêmes ? et que la culture dont nous parle n'est qu'un outil qui fait resonner ce que vous pressentez déjà , qui fait sonner en vous les essentiels ?
combien de fois entendons nous un mot,une idée seulement le jour où notre esprit est prêt a l'entendre ?
voilà un post ennuyeux, c'est sans doute la langueur de la chaleur de cet été têtu ,
tout d'abord une confidence que j'ai déjà faite, je crois ,durant ces étés ,j'ai un écrit un petit roman ,j'en cherchais la définition qui m'a été donnée récemment par un lecteur a qui je l'ai confié "une pastorale" ,cela me va bien
,j'avais eu envie d'écrire un truc décalé par rapport a ma vie ,mon histoire ,mon propre ton
trop de gens qui s'y essaient a l'exercice , tombent dans le guide de leur nombril, et décorticage impudique et bienveillant de leur propres turpitudes
un style peu conventionnel ,certains ,en fait, tous ,l'apparentent giono ,pas moins ! mais ,donc, pas vraiment a la mode
alors question d'égo ,sans doute ,et de mon histoire personnelle, pour sur ,cela me démange qu'il soit édité
mais je doute tellement que je le teste auprès de personnes qui me semblent éclairées, a chaque fois, c'est positif, mais je les soupçonne de bienveillance ,alors ces feuillets restent tapis au fond de mon ordi,
je n'ai aucune relation dans l'édition et encore moins dans celle qui publierait un style si particulier ,bref, cela reste là comme échoué sur une plage
et puis en rangeant mes dossiers j'ai retrouvé cela ,écrit pour je ne sais quoi ,a je ne sais qui
Vous avouerai-je que je suis inculte ?
Enfant sauvage, je n’ai pas bénéficié de cet accompagnement bienveillant vers les musées, les théâtres ,l’opera ou les salles de concert, j’ai fait le peu de chemin qui m’ait été permis d’emprunter a la poursuite des mots dans l’arrière-boutique d’un libraire qui me décrivait les livres comme un pâtissier, les gâteaux de sa vitrine
Je suis donc un barbare qui cherche a le dissimuler, j’aime les mots comme « improbable », improbable, ce fut celui-là qui me vint a l’esprit quand je fus fait « chevalier des arts et lettres » ! autant donner un prix Nobel de médecine a un pangolin !
Aussi, si on m’interroge sur ce monde étrange, inconnu ,fascinant et souvent vain que l’on nomme la « culture » sans doute la réponse qui s’impose a moi est celle de mon vécu ,la seule culture qui compte est celle que l’on s’approprie, que l’on avale ,que l’on digère ,qui nourrit vos cellules .
Toute ma vie, j’ai prêché pour que les plus simples, les plus illettrés ,les sans bagages comme moi, jouent sur scène ,chantent ,même mal ,assassinent un piano pour mieux le soigner,
que ,par pitié, on ne les assoit pas dans une salle ,a écouter ,regarder ,se taire ,et la fin de l’envoi qu’ils soient autorisés, voir invités, a dire ‘c’est beau’ parce qu’on leur a dit que cela l’était
Toute ma vie, j’ai agi pour que chacun soit acteur plutôt que spectateur,
Dans ce monde culturel perclus de « performances », d’»interventions »,d’ »happenings culturels » ,j’y trouve bien des fats ,des suffisances ,des prétentions ,des poignées de sable, des « génies » kleenex,des "sans ames"
Rien n’explique pourquoi la musique fait tant de bien à l’esprit et au corps,
Pourquoi un choriste perdu au milieu de ses pairs éprouve tant de bonheurs.
Alors oui, le premier acte culturel pour moi est d’oser se saisir d’un pinceau et non de s’extasier sur une tache noire perdue dans un océan blanc
Le premier acte culturel, c’est de ne pas être sensible aux sirènes de la mode, de la mouvance ambiante ou de la bienpensance, mais d’aimer ce qui vous nourrit au plus profond de soi, ce qui ,sans contrôle, vous fait vibrer ,pleurer ,avoir la chair de poule car ,quand bien même ce seraient trois petites notes de musique ,elles font partie de votre chair et elles résonnent en vous
alors ,tant pis ,si on pourrait être consterné devant ces fans qui défaillent durant la chanson de leur idole ,acceptons que quelque chose leur a attrapé l'âme et n'estce pas cela qui compte ?