Quelle sensation étrange que de cliquer nonchalamment pour atteindre ce bon, vieux blog que je nourris depuis des années et de recevoir un message d’inaccessibilité
D’abord on n’y croit pas et puis le cœur s’accélère, il y a déjà eu deux tentatives pour le détruire ou pour détourner les lecteurs vers un autre blog aussi rien ce n’est pas impensable
Et puis depuis un mois, je reçois régulièrement des propositions de référencement mutuel, c’est un système pour que leur blog arrive en haut de la page des moteurs de recherche, ce sont les parutions les plus regardées qui arrivent a cela,
ces demandes récurrentes témoignent que je pourrais être utile a d’autres mais que surtout ce blog est clairement identifié comme actif, très actif et très lu,
au résultat il peut devenir une cible
Il y a eu tous ces amis qui m’ont envoyé des messages pour me rassurer et m’expliquer que ce devait être une erreur de manipulation de mon « hébergeur »
Et puis il y a ce phénomène sociale de structures comme une société qui hébergent des blogs , où il n’y a pas de numéro de téléphone ,pas de mail disponible ,dans le grand vide sidéral du net ,
on appelle « il y a quelqu’un ?» et il n’y a pas le moindre écho, même la ligne réservée aux « gros » blogs ne répond pas
L’impression de relire ce livre de science-fiction, où par erreur de la machine, un individu est bloqué dans sa voiture sans la moindre possibilité que de mourir de faim ,faute d’avoir quelqu’un au bout du fil
Notre société a basculé a la voix de synthèse, au « tapez 2 », au « retour au menu principal »
depuis dimanche ,mon blog etait inatteignable par qui que ce soit mais je peux y écrire des articles !
Très touché par les nombreux appels de lecteurs que je découvre fidèles et qui s’inquiètent de cette situation comme si la disparition de ce blog pouvait être la mienne
Brel attendait madeleine ,moi j’attends le retour de la page bleue,
trois jours,quatre jours que j’attends madeleine et ce soir madeleine ne viendra pas,
une coupure entre nous mais aussi la douce sensation de réaliser que cela nous manque et tout a coup l’idée morbide de préparer des articles qui paraitraient après mon décès…. des articles où je me lacherai encore plus que d’habitude et où je vous dirai combien la vie est formidable,
en attendant ,poursuivons le chemin car si vous lisez ceci c’est que nous sommes sortis de la nuit sans visage et sans âme d’internet