Je viens de lire un long article de quelqu’un pour qui j’ai une immense estime ,il m’inspire cette trop longue chronique ,que j’invite les « bien-pensants » à ne pas lire,une chronique sans doute impudique
je la publie ce dimanche ,car c’est le jour, habituellement, où il y a le moins de lecteurs, comme une bouteille a la …maire ,des extraits qui ne m’appartiennent pas sont en italique :
Dans ces périodes de passions d’excès, de peurs voir de terreurs, de confrontation a la mort, les peaux et les chairs sont a vif
la mesure et la raison sont confinées.
Nous avançons tous dans l’inconnu, dans le noir avec la canne blanche, pour certains du bon sens, pour d’autres, de l’instinct de survie
Les distances ne sont pas que physiques ,les égoïsmes se nichent au fond des hommes ,ils s’appellent stocks, protections ,médicaments
La peur du manque fait baisser les yeux et fermer les mains, autant que les portes
Bien sûr, comme dans toute chose, il y a ces incroyables générosités qui s’expriment, ces dévouements sans mesure, ces courages qui dominent les peurs, mais partout sous l’eau dormante on sent que l’hydre de la peur ancestrale est prête a surgir, la moindre chose peut la faire apparaître
Si j’écris cela, c’est qu’a mon tout petit niveau, je sens combien on peut donner le ton, combien une communauté peut avoir l’envie de basculer dans la solidarité ou dans l’égoïsme
il suffit seulement parfois de l’abandonner a elle-même de souffler sur la braise des rancœurs ou des peurs, de trouver des légitimités a la couardise pour que ce petit monde bascule
Donner une raison « légitime » a égotisme, au repli,a la lâcheté et le risque que la foule des inquiets ne s’y précipite est immense
Lorsque l’on découvre qu’une association caritative s’est mal comportée, cela donne le prétexte a certains de ne plus rien donner a aucune, de justifier une propension naturelle
Il en est de même dans ces temps épidémie,où l’on envoie au travail les soignants ,les caissières de carrefour ,les éboueurs ,les pompiers, les policiers etc … où l’on veut que notre société fonctionne pour nous permettre de vivre ce confinement dans les moins mauvaises conditions, mais qu’a travers les réseaux, on soit seul juge de ce qui est "utile"
J’ai la profonde conviction qu’il faut que ce confinement ne soit pas isolement, que tout ce qui contribue a ce que chacun sache qu’il n’est pas seul, qu’au moindre problème, il peut faire appel ,est essentiel
Pardonnez de citer ma pauvre expérience, quand je vends le pain en porte a porte ,les questions sont :
« le ramassage des déchets verts aurait-il lieu ? »
« C’est dommage que les magasins de bricolage soient fermés …mais si ,certains sont ouverts ….chouette ! »
En fait ,chacun mesure a l’aune de son confort ,de ses désirs ,de son ennui ce qui lui semble d’utilité publique et donc il désigne ceux qui doivent ne pas être confinés et en quelque sorte risquer leur vie
Ce n’est pas une critique, cela demande juste une prise de conscience, car personne ne peut imaginer que les magasins soient approvisionnés ,les poubelles ramassés et les personnes secourues, sans que des millions de personnes ne travaillent se côtoient, œuvrent au coude a coude, a partager ses virus dans les metros ,les trams et bus
Voilà ce qu’écrit plus intelligemment mon auteur en question
Mais, pour vivre confiné, il faut s’alimenter et se soigner, et donc pouvoir se rendre dans un supermarché ou une pharmacie approvisionnés. Il faut continuer à bénéficier de services tels que l’eau, l’électricité, les télécommunications et le ramassage des ordures ménagères. Sans oublier la protection des forces de l’ordre. Pour cela, il faut qu’une partie d’entre nous ne soit pas confinée : les soignants bien sûr, mais pas seulement. Les personnes employées dans les « services essentiels », mais pas seulement. Pour que les biens alimentaires arrivent sur les étagères de notre supérette, il faut qu’une multitude d’activités, qui rendent possible leur fourniture, se poursuivent (agriculture, industrie agro-alimentaire, conditionnement, acheminement, carburants, réparations …). Pour que les camions continuent à rouler, il faut que les aires d’autoroutes offrent encore aux conducteurs les prestations leur permettant d’exercer leur métier dans des conditions décentes. Toutes ces activités, directement ou indirectement nécessaires, ne peuvent reposer sur le télétravail.
Qui peut croire que tout ceci « roule « tout seul ? Qui peut croire qu’il n’ y a pas une nécessité impérative d’une proximité active auprès de la population ?
la prorogation des mandats des conseils municipaux sortants, alors qu’un nouveau conseil a été élu au complet le 15 mars, défie la raison. Une prudente réunion des conseillers nouvellement élus (pour désigner le maire et les adjoints) est-elle plus dangereuse que la tenue du premier tour, moins d’une semaine auparavant ? La mobilisation des conseils municipaux est-elle superflue dans la lutte contre le fléau, alors que les communes ont un rôle éminent à jouer en matière d’aides de proximité et de police? Les conseillers sortants sont-ils moins exposés que les nouveaux élus ? La vie d’une caissière de supermarché est-elle moins à protéger que celle d’un nouvel élu ?
J’ai été profondément atteint par les critiques qui ont fusé sur la tenue de la réunion constitutive du conseil municipal a janvry
Violence d’ailleurs disproportionnée
que seraient les élus s’ils étaient les « planqués » de la république ?
Qui sont ces gens qui applaudissent d’un côté que nous sautillons pour livrer des masques dans les hôpitaux du secteur ,et les institutions de soins ou que nous vendions du pain en porte a porte ,mais qui jugent inutile qu’un conseil municipal soit en ordre de marche pour répondre a ce que nous affrontons ?
On ne tient debout que si on a une colonne vertébrale, la mienne vient de mon éducation, d’un attachement viscéral aux institutions de la république, a la plus intime des convictions du devoir et de l’honneur
Que des mots pompeux aux yeux de certains, voir ridicules ,
Mais, en fait, ceux qui tripatouillent les institutions a des fins politiques ou financières me révulsent bien plus qu’on ne l’imagine, et c’est sans contradiction que je suis aussi capable de dire non a une réforme qui me parait stupide ou a des compteurs électriques qui ne veulent pas dire pourquoi on les a conçu ,
mais cette opposition elle passe toujours en respectant les règles de la république en manifestant, en faisant des recours, mais jamais en cadenassant une école par exemple
Après tant d’années d’érosion de l’idée nationale, la référence au patriotisme suffit-elle à envoyer des ouvriers de l’agro-alimentaire, des conducteurs de bus et de métro, des employés des pompes funèbres ou des éboueurs s’exposer à la contagion sans protection ? L’impréparation de l’Etat face aux pandémies ne le rend-il pas illégitime à demander aux salariés et aux indépendants un dévouement exemplaire ? Le confinement protecteur accordé aux élus et aux cols blancs n’envoie-t-il pas un message inégalitaire, et donc démobilisateur, à ceux qui doivent quitter leur domicile pour s’acquitter de leurs tâches ?
Alors oui, on pourra me dire que je n’avais pas besoin de réunir le conseil municipal, mais c’est faire fi des symboles, de l’exemplarité plus que jamais nécessaires, de l’exigence de montrer a chacun qu’on est là au travail ,bien au-delà des effets de manches, voir même médiatiques
J’ai une pensée pour tous ces conseils municipaux qui sont sur « trois pattes » avec des maires battus ,qui n’ont aucun gout a faire quoi que ce soit ,avec des conseillers municipaux qui avaient lâché la barre depuis longtemps ,avec une multiplicité de situations qui me remontent qui témoignent que, dans un calcul étrange, le gouvernement et le sénat ont commis une erreur grave
Certains m’invitent a prendre soin de moi, de préserver les miens que je mets en danger en m’engageant ainsi et c’est un véritable dilemme
Mais que serait un élu s’il ne donnait l’exemple ?
S’il invitait tant de monde a monter « au front » au service de ses habitants mais que ,lui-même, n’était pas le premier à sortir de la tranchée ?
Au risque que vous preniez cela pour de la grandiloquence : quel droit, quelle légitimité aurais je a déposer une gerbe au monument aux morts si, a la moindre alerte, j’étais frileux ,pleutre, que je me réfugiais derrière le principe de précaution ?
En fait, j’écris cela au risque que tous nos procureurs ,inquisiteurs ,donneurs de leçons de la toile ne recommencent leurs sermons et leurs condamnations ,mais juste ,s’il m’arrivait quelque chose que d’autres comprennent ce qui m’anime