L’équation des retraites en France a été décrite dans le rapport du Comité d’Orientation des Retraites, fruit d’un consensus entre une quarantaine de représentants le l’Assemblée nationale, le Sénat, les syndicats (CGT, CFDT, FSU, CFE-CGC, CFTC…), le patronat (Medef, CGPME) le monde de l’agriculture (FNSEA) de l’artisanat (UPA)… (Lire p. 93, 95-97). Le COR devait fixer les données du problème.
Finalement, cet énorme travail a permis de fixer quelques balises assez simples et notamment les besoins de financement futurs d’ici à 2050. Le rapport cerne donc dans un premier temps les dépenses à venir et les recettes disponibles.
Scénario de base 2007 (Source: COR )
Il est donc clairement nécessaire de trouver de nouvelles recettes. Pour cela, nous disposons de trois moyens : 1/Réduire les pensions versées. Cela peut se faire de manière progressive, chacun décidant de l’âge auquel il souhaite prendre sa retraite en fonction de ses droits acquis.
2/Augmenter le taux de prélèvement. Cela peut passer par une augmentation des cotisations actuelles ou par un élargissement de la base sur laquelle les recettes sont prélevées (revenus financiers). Cela peut encore passer par une prise en charge partielle par le budget de l’État comme prévoit de le faire la réforme votée aujourd’hui par le Parlement.
3/Allonger l’âge moyen de départ à la retraite. Sur ce dernier point, il existe d’autres solutions que de fixer un âge légal de départ à la retraite. Il est par exemple possible de revoir l’âge de départ pratiqué à EDF, GDF, à la SNCF ou à la RATP (entre 55 en 56 ans aujourd’hui).
Pour atteindre l’équilibre les signataires du COR posent là aussi quelques balises selon différents scénarios (lire p. 11 du rapport du COR) :
À l’horizon 2020, en supposant acquise la hausse projetée d’un an de l’âge effectif moyen de départ à la retraite par rapport à l’âge observé de 60,6 ans en 2008, il faudrait pour atteindre l’équilibre annuel :
— soit une hausse du taux de prélèvement de 5,2 points ;
— soit une baisse du rapport entre la pension moyenne nette et le revenu moyen net
d’activité de 22 % ;
— soit un décalage supplémentaire de l’âge effectif moyen de départ à la retraite de plus
de 3 ans (au total de plus de 4 ans par rapport à 2008).
À l’horizon 2030, en supposant acquise la hausse projetée d’un an et demi de l’âge effectif moyen de départ à la retraite par rapport à l’âge observé de 60,6 ans en 2008, il faudrait pour atteindre l’équilibre annuel :
— soit une hausse du taux de prélèvement de 7,6 points ;
— soit une baisse du rapport entre la pension moyenne nette et le revenu moyen net
d’activité de 30 % ;
- soit un décalage supplémentaire de l’âge effectif moyen de départ à la retraite
d’environ 6 ans (au total d’environ 7 ans 1⁄2 par rapport à 2008).
À l’horizon 2050, en supposant acquise la hausse projetée de deux ans de l’âge effectif moyen de départ à la retraite par rapport à l’âge observé de 60,6 ans en 2008, il faudrait pour atteindre l’équilibre annuel :
- soit une hausse du taux de prélèvement de 9,8 points ;
- soit une baisse des pensions relativement aux revenus nets d’activité de 36 % ;
- soit un décalage supplémentaire de l’âge effectif moyen de départ à la retraite de près
de 8 ans (au total de près de 10 ans par rapport à 2008).
Conclusion, on peut considérer que l’ensemble des organisations syndicales, patronales, l’ensemble des experts et des représentants des deux assemblées législatives, l’Assemblée nationale et le Sénat, ont avalisé la nécessité d’une réforme des retraites. Il semble assez clair que l’allongement de la durée de cotisation est un levier inévitable sauf à accepter des baisses des pensions versées allant de 30 à 36 % selon les scénarios, ou par une hausse des prélèvements comprise entre 5 et 10 points de PIB.
Il semble également clair que la crispation sur l’âge légal du départ à la retraite est absurde.
PhDx
Lire aussi le site officiel du COR