je connais un maire qui lorsqu'il est absent,il n'y a de cérémonie commémorative ... comme s'il était
la seule incarnation de sa commune et de la republique sur son territoire,a contrario ,j'ai une immense fierté,un grand plaisir quand mes engagements m'"y obligent a demander a un des conseillers
municipaux de janvry de conduire ces évenements.
tout d'abord parce que cela signe que nous partageons les mêmes valeurs,le même état d'esprit républicain,le même regard
,j'adore animer ces cérémonies commémoratives ,ou des mariages pour ce qu'elles valent de symbole et de communion, de partage,
j'adore aussi quand un conseiller avec émotion "monte" au creneau pour le faire a ma place,car seul un certain état d'esprit
du coeur est irremplacable,un souffle fraternel.
pendant ce cvyage au brésil ,ce sont donc deux conseillers qui ont tenus la "maison" ,
sophie a célébré son "premier" mariage et c'est pour moi un grand bonheur,et je crois que c'était une belle cérémonie,quant a francis,
après un visage décomposé quand il a appris qu'il présiderait la cérémonie du 8 mai,je crois qu'il a eu une vraie fierté républicaine a relever le défi
j'aime son discours,je n'en changerai pas un mot et ceci aussi signe une vraie réussite collective dans la sincérité de valeurs
partagées :
Mesdames, messieurs,
C'est avec beaucoup d'émotion et une peur non dissimulée que je préside aujourd'hui pour la première fois cette cérémonie dont je
sais l'importance, la valeur qu'elle a à vos yeux et quelle place elle peut prendre dans vos cœurs. C'est une grande responsabilité que Christian Schoettl, notre maire, m'a ainsi confiée. Je le
remercie et l'associe en pensée à ces quelques phrases.
Quand je me suis demandé quels mots pouvaient m'évoquer cette commémoration… me sont évidemment venus ceux de paix, de démocratie et
de république…. Mais ils sont des évidences… trois autres mots me sont alors venus :
Mémoire, devoir, espoir… ils sont liés et inséparables…
D'abord le devoir de mémoire… celui du souvenir bien évidemment, celui du sacrifice de ceux qui se sont battus mais aussi celui de
leurs familles, de leurs femmes, de leurs enfants… celui des soldats, des résistants, des maquisards…
Mémoire, devoir, espoir encore une fois liés.
Le devoir de mémoire, c'est aussi celui qui nous invite à ne pas oublier contre qui, contre quoi ils se sont battus, contre quelle
ignoble idéologie, quelle effroyable barbarie qui avait érigé l'horreur, l'extermination en système froid et implacable et l'inhumanité en système de pensée.
Cela avait commencé pourtant d'une autre manière, il y a 80 ans, presque jour pour
jour : Le 10 mai 1933, les ouvrages des plus grandes figures intellectuelles du XXe siècle partaient en fumée dans toute l'Allemagne. Adolf Hitler était au pouvoir depuis moins de quatre
mois. Ces autodafés marquaient la "décapitation intellectuelle" du pays. 20.000 livres d'environ 400 auteurs furent brûlés à Berlin en une soirée.
On ne peut que se rappeler le vers prémonitoire du poète allemand Heinrich Heine:
"Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes."
On sait tout le poids de cette phrase et l'horreur qui s’en suivit, cette barbarie nazie à laquelle le conflit mis fin en ce 8 mai
1945. C'est cela le devoir de mémoire, la vigilance qu'il nous faut avoir contre tout ce qui peut nuire à la liberté et à la démocratie.
Comment alors ne pas penser au combat que livrent aujourd'hui nos forces armées au Mali où, là aussi, le fanatisme n'a de cesse de
tenter d'anéantir la mémoire d'un pays en détruisant patrimoine et bibliothèques.
Là aussi, la France, comme à travers toute son histoire, se bat pour la défense des valeurs que sont la culture, la démocratie, la
liberté…
Et, comme le sont mémoire, devoir, espoir, ces trois autres mots : démocratie, liberté, culture sont
indissociables…
Pour cela, aujourd'hui encore, des hommes ont sacrifié leur vie, et je voudrai saluer et associer aux morts tombés pour la France
lors des précédents conflits, les six soldats français tombés au Mali.
J'ai parlé tout à l'heure d'espoir, je ne l'oublie pas !
J'aimerais rappeler les paroles de Pierre Brossolette :
« Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot, mais un élan ».
Cet élan, c'est l'élan républicain, celui qui animait les forces françaises libres, la résistance… celui qu'ils nous demandent à travers les années de continuer à faire vivre… celui qui doit
continuer à nous animer.
Cet élan qui devrait nous amener à ne pas désespérer… jamais ! A ne pas succomber aux tentations extrémistes et à ceux qui
chercheraient encore à nous ramener vers l'ombre.
C'est cela notre devoir d'espoir, et je sais que bien d'entre nous continuent de l'incarner… Gendarmes, portes-drapeaux,
anciens-combattants, pompiers, élus, citoyens, tous ici présents, nous incarnons chacun à notre façon, par nos missions, nos services auprès de la population, nos participations citoyennes, cet
élan, cet espoir… Je voudrai tous vous en remercier.
Continuons à le transmettre aux générations futures…
Continuons à travers cette commémoration à célébrer ce qui nous réunit en tant que nation et faisons fi, pour un temps, de ce qui
nous divise pour que partout en France, comme en Europe, se perpétue paix et démocratie.
Vive la République,
Vive la France,
Vive l'Europe.