Il y a très longtemps de cela,je vois débarquer dans mon bureau de la communauté de communes,un journaliste spécialement affecté a l'essonne par le journal Libération,Olivier Bertrand,je me souviens de son regard d'enthomologue a mon égard,de la surprise amusée qui a fini par déboucher par une relation amicale ,respectueuse et confiante
Olivier fait partie de ces journalistes capables d'écouter et de vous suivre dans de belles histoires,dans des révoltes.J'ai la chance d'avoir une ou deux personnes dans cette profession avec qui la relation de confiance est assez forte pour avoir envie de les emmener dans ces aventures, parfois très loin du "politique" avec olivier,ce fut "miloud" mais aussi mon espoir fou de voir un jour renaitre le théatre de bligny
a l'époque ,un "hangar" magique avec le trou du souffleur,la fosse d'orchestre et le dernier mégot posé du projectionniste lors de la derniére seance de cinéma,la derniére bobine encore pendante
un théatre devenu entrepot pour lits d'hopital au rebut,matelas et autres vétustés,où souffrait en silence un magnifique piano a queue.
Quand Georges Dortet ,maire de fontenay les briis de l'époque m'a dit un jour ,"tu devrais venir voir cela" il savait ,malin comme un singe qu'il allumait une méche.
la seule façon de faire revivre ce lieu était de le refaire découvrir,de changer le regard des gestionnaires,de desciller les yeux en faisant défiler un maximum de gens pour que dans l'esprit de chacun l'entrepot retrouve sa noblesse,journées du patrimoine,chantier de jeunes avec denis vercellino et des ados de nos communes,jean de boishue ,formidable vice president a la culture du conseil général mais aussi marie luce penchard sa directrice encharge de la culture et des sports devenue ,plus tard ministre,la futuer directrice de DRAC,fabrice luchini a qui j'ai demandé de venir montrer son museau et poser devant le théatre,un grand défilé pour que les autorités de tous poils se disent qu'il y avait là un vrai théatre
Lorsque le bébé vous échappe,c'est souvent que l'on a réussi,cela a été le cas,c'est toujours a la fois difficile humainement et formidable a la fois.
La rehabilitation des lieux s'est faite "aux normes",elle a été pour moi, facheuse et irrespecteuse, de ce supplément d'ame qu'avait ce lieu,dommage,il n'y a plus de trappe du souffleur, plus de balcon,plus de fosse d'orchestre,mais,le théatre y reprend ses droits et c'est l'essentiel
une double page vient de paraitre dans "Libé"sur le magnifique "dom juan" qui se joue actuellement,alors forcément elle a fait écho a ce premier article qui était pour moi le début d'une longue marche quand bien même elle fut pleine d'embuches
Bien sur ,l'histoire ne s'est pas totalement écrite,tout a fait ainsi,la direction de l'hopital,puis le conseil d'administration ont souhaité reprendre la main,ce qu est ,après tout est normal ,mais ce qui compte c'est qu,'aujourdhui, ce théatre vive et pardon pour la taille de l'article du dessous,je l'ai piqué sur le site du théatre,le mieux est encore d'aller voir le spectacle ,il est le fruit d'un laboureur acharné nicolas hocquenghem
C'est avec un peu de nostalgie, et un réel plaisir, que j'ai passé ce matin un coup de fil a olivier,juste parce que j'ai la certitude qu'il faut croire en ses rêves,comme le lycée de limours,comme la gare autoroutiére,comme la veloroute,,comme le domaine de soucy comme on dit chez l'oréal "objectif atteint"
cela me conforte pour les quelques projets qui murissent doucement ,lorsqu'il y a une volonté ,il y a un chemin