ce matin,un déjeuner serieux m'appelant dans le quartier des pyramides et étant en avance ,comme d'habitude,je suis allé me replonger dans mes souvenirs d'adolescents,devant la porte cochère d'une école folle où j'ai passé quelques années
les libres enfants de sumerhill franchissaient ce pas de porte ,moi j'y passais ma vie de 8 heures du matin a 7 heures du soir au point que la direction avait fini par m'en confier les clés,c'était moins luxueux a l'époque
bien sur ,il y avait l'école mais comme tout cursus d'adolescent ,il y a le bistrot,le café,le bar ,le repaire de toutes nos dicusssions, ,de tous nos débats,de tous nos projets et bien sur ,de tous nos émois
le jean nicot,le café "a la parisienne" avec les banquettes rouges en moleskine,les néons pétants et le vrai zinc,le diabolo menthe et le flipper
incroyable comme le lieu n'a pas changé,impossible de ne pas s'appuyer au zinc et de ne pas commander un diabolo
incroyable 40 ans plus tard,rien a changé ,la faience faussement brisée au sol, les neons "modernes",la machine a croque-monsieur même si ce n'est plus la même n'a pas changé de place ,seule la qualité des whyskies s'est améliorée et le flipper a disparu
le même plafond jaune sale brillant comme si des restaurateurs de génie étaient arrivés a récreer la patine de l'epoque et la fresque neo gothique de jean nicot toujours tronante,au dessus de ma place préférée
la liste des longues de ces milliers d'heures passées là a refaire le monde ,avec des ombres dont se demande ce qu'elles sont devenues : eric qui y était et qui lit ce blog pourrait ajouter des noms par dizaines a ces êtres un peu hors du commun que nous y avons croisé farzaneh cet iranien fou,louis beriel génial dessinateur et tous les copains et les... copines,rené le serveur barman bienveillant
ce billet n'est pas nostalgique ,peut être une sorte de bouteille a la mer des souvenirs car nous devons boire l'eau de notre mémoire,elle nous a construit et nous rappelle les fondamentaux