Beaucoup d'entre vous connaissent ,mais pour les autres,je me permets de répéter cette aventure exemplaire qui a conduit dans les années trente,un directeur d'hôpital a convaincre des mécènes que la culture participait a la thérapie des malades.Plutôt décoiffant pour l'époque,conviction si forte qu'elle emporte l'adhésion et qu'un magnifique théâtre est construit au milieu de nulle part.
pour ne pas lasser,je passe sur une vie de ces planches magnifique,le défilé des plus grands acteurs français et puis ..telle la belle au bois dormant,le cabaret des longues chaises s'est assoupi pour être réduit au rôle de hangar.
Au début des années 90 ,georges Dortet me le fait découvrir et nous réveillons l'idée qu'il pourrait renaitre,l'association qui gère l'hôpital,prend le taureau par les cornes,investit aidée par la région ,la drac et le département et voilà que renaît le théâtre !
Je passe sur une première gestion programmatique décevante,pour ne parler que de la nouvelle direction.
Nicolas hocquenghem qui en est le responsable est dans la tradition des molieres,au four et au moulin,passionné de théâtre et de musique, parcourant les rues et les marchés pour faire venir le public et transmettre la braise de sa passion.
Ce n'est pas un homme de "culture",c'est quelqu'un qui a la passion de la faire vivre.
Désormais les portes du théâtre de bligny sont ouvertes et c'est un vent de créations qui balaye les lieux.
Nicolas a le talent de mettre le logo du conseil général de l'Essonne...talent parce que celui-ci qui inondait le précédent gestionnaire de subventions se refuse d' aider le théâtre de bligny parce que nicolas Hoquenghem n'est pas la personne que le conseil général "voulait" et il avait prevenu :"soit vous gardez Francois...X soit nous ne vous aiderons plus".
La liberté d'expression,le choix des acteurs de la culture,la liberté de programmation est une notion inadmissible aux yeux des politiques du conseil général.
C'est au nom de la défense de ces libertés et pour saluer le courage du conseil d'administration qui s'est refusé a ce chantage que je vous invite a fréquenter en masse ce magnifique théâtre qui propose une culture heureuse, ce qui est répugnant aux yeux de certains.
Je ne régle pas de compte dans ces propos,je rappelle des décisions indiscutables :le conseil général finance dans les bibliothèques, certains types d'oeuvres et pas d'autres,s'instituant comme une autorité pouvant juger ce qui est bon a donner a lire ou non.
Pour les compagnies théâtrales et pour les théâtres,il en est de même,le critère même de l'absence de public témoigne a ses yeux d'une réelle qualité des oeuvres présentées,a contrario,un théâtre qui "marche" ne peut faire que de la "soupe" et devient suspect.
Ainsi le théatre de longjumeau recevait dix fois moins d'aides du conseil général que le théâtre de bligny quand c'était un "copain" qui le dirigeait,cherchez l'erreur.Aujourd'hui,les robinets sont fermés,c'est donc a nous de nous manifester.
A chaque fois qu'un pouvoir se mêle d'orienter la culture,il porte le visage grimacant des dictatures.