Le blog de Christian SCHOETTL

Ceux qui lisent mes posts savent a quel point je n’ai pas décoléré sur ces tiers-mondains parisiens qui avaient transformé Ingrid Betancourt en icône romantique en femme courageuse et fragile aux mains de dangereux rebelles, chacun se souvient ces maires affichant le portrait de cette grande bourgeoise colombienne sur les façades de leurs mairies, chacun se souvient des tentatives de pieds nickelés de Dominique de Villepin pour sa libération, car aux yeux de certains francais,il était insupportable qu’une Franco-colombienne soit prise en otage et la république, forcément, tropicale et bananière de Colombie devait céder aux exigences de ces bandits, porteurs du syndrome du Che Guevara.

tandis que Villepin dépêchait des avions et des militaires sans le moindre accord avec cet état souverain (imaginez nos réactions ,si nous voyions atterrir en France, sans prévenir des brigades d’intervention russes ou américaines)

 sarkosy ,lui, invitait le Président Uribe a céder aux terroristes un territoire deux fois grand comme la France, population comprise, comme si nous cédions la corse aux indépendantistes a la demande d’Obama.

Ainsi est née une pure héroïne de roman de gare, a l’image totalement fabriquée par une poignée de communicateurs  et la France a pleuré et espéré la « libération d’Ingrid ».

Après ce cinéma plein de pathos ,où chaque jour ses enfants pleuraient dans les micros français avec avec la compatissance et la bienveillance démagogique  et  protectrice des élus et des médias, il y a eu la libération, toute la France d’en bas devant ses téléviseurs pour assister a la libération de cette quasi madone, la France empathique fière d’avoir été a la pointe  du « combat » de « libération »,en fait la démonstration éclatante qu’Uribe avait eu raison.

L’arrivée de notre otage presque pimpante a laissé un drôle de sentiments a tous ceux qui la disaient mourante, quelques jours auparavant .

Difficile  de sentir ces sentiments empathiques jaillir de soi :  la France déroutée observant cette femme ignorant son mari et partant se reposer quinze jours aux seychelles, tentait de se raccrocher a une image romantique de l’héroïne arrachée des griffes des monstres. Insidieusement, les honnêtes gens ont commencé a sentir qu’ils s’étaient fait manipuler, une chape de silence s’est donc abattue.

La suite n’a été que charybe et scylla,on a appris son comportement odieux vis-à-vis de ses co-détenus,la nourriture qu’elle leur prenait, désormais la cerise sur le gateau, ce sont les quelques 6 millions d’euros qu’elle réclame au gouvernement colombien du fait de sa captivité considérant que les autorités ne l’avait pas assez mise en garde…quand on sait que ce déplacement ne visait qu’a tenter de faire un coup médiatique  a la veille des élections où elle était créditée de 2% des intentions de votes : on a de quoi être scandalisés.

Ce qui  est curieux ,c’est le silence de tous ces élus, qui le kleenex a la main réclamaient sur tous les tons et surtout sur tous lé medias « la libération d’ingrid »,ce n’était plus madame betancourt, c’était ingrid, leur sœur, leur amie, leur icône de la liberté

 je me souviens ,en Essonne de Francis chouat, revenant d’une cérémonie avec Manuel Valls et du bonheur qu’il avait eu  a décrocher le portrait de la passionaria ,de la façade de la mairie d’Evry,l’emotion dans sa voix, dans son regard, victime a sa façon de cette grande manipulation internationale ?,complice de ce grand élan démagogique ? ou cocu sincère ? Que disent ils, ce jour, les Delanoe et consorts ? quelle sera leur nouvelle révolte la main sur le cœur et les yeux dans les urnes ?

Je ne le répéterai jamais assez : a quand le portrait de la « dame de Rangoon » prix Nobel de la paix en résidence surveillée depuis des années en Birmanie ?

 Elle n’a , certes pas fait sciences po avec la nomenklatura française ,c’est moins romantique la junte birmane, que la jungle colombienne.

Ce post pour témoigner que , décidément, le nom betancouirt rime plus avec millions qu’avec  morale et que, dans les deux cas, les médias et certains, ont un vrai talent pour nous dicter notre opinion et nos émotions.

Je me souviens de ces regards de condamnation lorsque j’émettais des doute sur ce spectacle consternant d’une France donneuse de leçons et de cette escroquerie a l’affect, je suis sidéré maintenant de la loi du silence qui règne sur ce qui a couté très cher diplomatiquement a notre pays en Amérique du sud, cher a nos collectivités et a l’état