Samedi midi,descente a la gare des arcs chercher un ami.
Les gares ,bien plus que les aéroports sont des lieux de spectacles concentrés de la comédie humaine.Concentré,car en quelques minutes,il faut tout dire,tout avouer, l'amour,le plaisir ,la
tristesse,le regret, les espoirs,les recommandations,les angoisses,les larmes,les rires.
Un aéroport ,on y dépose rapidement ,souvent seul ,le voyageur,idem pour venir le chercher.
Les gares, c'est familial,on y vient en troupe,il peut même y avoir le chien.
si pour les départs,les images de couples qui se séparent et se déchirent ,c'est classique,il y a tout le reste de la gamme : ces adolescentes en larmes qui se quittent pour ..15 jours,une
vie a cet âge,ces grand-mères que l'on raccompagne avec mille précautions et que l'on installe dans le wagon mi inquiet..mi soulagé.
Et puis il y a les arrivées ce que je préfère,beaucoup moins réservées qu'a orly ou roissy : il y a des cris,des larmes, des embrassades comme si on était de retour d'une douloureuse
diaspora.Il y a ceux qui descendent et,a peine ,le pied sur le quai sentent frémir leurs vacances : l'Ilyade est terminée ne plus penser a l'odyssée.Il ya ces gamines dont les
tenues et les valises explosent ou exposent déjà des promesses de plages,de garçons et de boites de nuit.
Peut être un peu plus ,ici,vers la côte,il y a celles trop maquillées,trop apprêtées,prêtes a affronter les mythes azuréens.
Il y a ceux qui descendent du train, que personne n'attend qui le savent mais qui ne peuvent s'empêcher de guetter les regards pour un impossible "on ne sait jamais..."
On se presse,on s'empare des valises,la gare, après avoir avalé goulument les départs fait de corps bronzés ,recrache les arrivées composé de corps glabres qui se tendent vers le soleil,puis
la gare fait une petite sieste avant l'arrivée suivante,une note particulière pour le chef de gare véritablement affable avec les passagères.
A la gare des Arcs ,il y a,en plus,un petit troquet avec une glycine gigantesque et centenaire qui recouvre toute la terrasse,un hall des pas perdus a la mode du sud.
Quant à moi,c'est un plaisir particulier que de descendre chercher un hôte,la sensation d'aller les "cueillir" après leur long voyage pour les entraîner dans un autre,remonter sur la
colline et essayer de leur faire partager mon oasis, quelque chose de serein,de vrai, d'humain loin des guerres.