Madame le rapporteur
Un homme assis au milieu du public vous entendait ce jeudi 4 juin parlez de lui, rapporter son dossier et trancher son avenir, car ne devant son mandat a aucun parti,il sait que l’inéligibilité qui le guette le condamne définitivement a quitter la vie publique.
La décision étant prise, même si elle n’est pas notifiée, il voulait vous dire, qu’il a été élevé dans l’esprit de la république et dans la certitude de la force de ses institutions.
La beauté de la fonction qui vous est confiée consiste a être le garde-fou des règles, le gardien de l’équité.
Vous pouviez en l’espèce, car la loi vous le permet, pondérer la disproportion
d’une peine que chacun reconnaît, entendre que la loi, elle-même, change et qu’elle appelle a une plus grande modulation de la sanction, vous pouviez aussi vous retrancher derrière une application aveugle et systématique, quasi routinière.rejeter le doute comme un gros mot. en un mot choisir le confort de celui qui ne veut pas
savoir,une sorte d’abattage institutionnel .
Ne pas surseoir et se précipiter a juger, en écartant, sans les entendre, des arguments aussi forts était
troublant.
L’honneur de votre institution, c’est lorsque le citoyen ne doute pas de sa justesse, lorsque la démocratie y trouve sa place, lorsque la décision semble sacrée, car elle est prise par des sages qui ont été au plus près de l’esprit de la loi, c’est-à-dire servir notre système démocratique.
L’homme assis au fond de la salle qui voyait son destin se jouer, n’a pas ressenti que la démocratie y trouverait son compte, que cette décision, même infiniment locale, aux yeux de quelques dizaines ou centaines de milliers de citoyens troublerait l’image que nous nous faisons d’un conseil d’état en charge de nos libertés
Il a bien vu que vous n’avez pas compris que le retard a déposer ses comptes, n’était, peut être, pas le fait du hasard et que vous deveniez l’instrument de ses adversaires politiques.
Il sait, depuis des mois, que créer une jurisprudence sur son nom vous répugnera, car il porte un nom peu répandu et connu au sein du conseil.
En fait il espérait de votre institution du courage, de l’humanité et de la clairvoyance, car il a été élevé avec ce regard pour nos institutions,, il venait demander justice auprès de vous avec
la conscience de votre mission et la confiance qu’il a en vous.
Il sait que ce courrier est inadéquate,non-conforme et maladroit,il revendique le droit a vous dire le trouble que vous provoquez
.
Voilà plus de 20 ans que je sers mon pays, citoyen sans parti issu de mon village, sans études,j ni bagage scolaire, ,j’ai été élu avec un nombre de suffrages comme jamais aucun conseiller général dans ce département n’a obtenu .sans triche,sans dépassement de budget .c’est le fruit d’un engagement sans limites et honnête. Cela méritait mieux que cela. On ne fusille pas un hussard de la république parce qu’il lui manque un bouton a sa veste.
Je vous prie de croire en l’expression de ma plus haute considération et vous remercie de croire que ce courrier ne m’est inspiré que par une nouvelle nuit sans sommeil et par personne d’autre.