Dans un village de notre canton, un tract anonyme intitulé « Basta l’omerta » a été distribué il y a plus de deux ans.
C’est une pratique détestable que de diffuser une information sans l’assumer, et c’est d’autant plus condamnable, qu’elle ne sert généralement qu’à répandre des rumeurs
infondées.
Le maire de la Commune a jugé bon de porter plainte et le procureur de poursuivre, ce qui a, semble- t-il, occupé nos gendarmes pendant un bout de temps. Je m’en félicite, cela signifie que notre canton est calme, et qu’il n’y pas d’affaires plus importantes.
Des conseillers municipaux ont été interrogés par les services de gendarmerie, un conseiller un peu rebelle à son maire a été perquisitionné en présence de ses enfants et de sa femme puis interrogé au poste ce même jour jusqu'à 10 heures du soir. Chacun jugera si dans une démocratie cela n’est pas disproportionné et si la liberté de penser n’en prend pas un sérieux coup. En fait chacun aura entendu la leçon, il y a un village sur le canton où il vaut mieux se taire.
Je le dis très sincèrement, je suis abasourdi. La police politique ne fait pas partie de notre culture et de nos institutions et quand je vois nos gendarmes relever des conversations entendues au gré d’une manifestation comme une brocante pour confondre les dangereux pamphlétaires ! Je m’interroge sur le climat dans lequel certains voudraient nous faire basculer.
Dans une autre affaire dans ce même village, c’est un président d’association et son trésorier ,je crois, qui ont été entendus par la gendarmerie et qui ont vu leur matériel informatique saisi ! Et évidement traîné devant les tribunaux,en première instance l’élu a été débouté,il fait appel..
Encore fois, si la pratique des lettres anonymes est inadmissible, il y a une règle constitutionnelle qui s’appelle la proportionnalité, mon vieux père aurait dit « prendre un bazooka pour abattre une alouette » : les perquisitions, les gardes a vue, les saisies de matériels informatiques, les convocations a la gendarmerie tout cela semble très disproportionné et rappelle d’autres régimes a d’autres époques.
Au risque de prendre des risques et de frôler la ligne jaune, je me demande si une telle brutalité n’explique pas pourquoi les auteurs de ces courriers n’ont pas préféré rester dans l’ombre.
La méthode doit être bonne puisque plus personne n’ose plus rien dire et reste terré chez soi, l’ordre règne.
Au point que notre élu se permet des grands écarts dignes de la scène du Bolchoi :
Cet élu peut il pétitionner et défiler pour empêcher le bétonnage de 12 hectares sur l’autoroute A10 et dans le même temps, remuer ciel et terre pour bétonner des dizaines d’hectares entre Briis et Vaugrigneuse ? Car, en fait, quelle est la différence ? En terme d’atteintes à l’environnement c’est pire, mais il est vrai que financièrement…
Peut il s’agiter comme un beau diable contre le nouveau mode de collecte alors qu’il était délégué titulaire et donc représentant en titre de sa commune au sein du syndicat qui a approuvé le mode de collecte en question ? Comme certains sénateurs, dormait il pendant les réunions ? ou pire…était il absent?.ce qui serait irresponsable.
il y a des moments où chacun doit prendre conscience que les limites sont dépassées et que la politique n’est une excuse, ni a l’incohérence, ni à des procédés d’un autre âge, quant à la préservation de l’environnement, ce n’est pas une question d’argent !
« Basta l’omerta » disait ce tract, je comprends désormais la prudence des auteurs de ce document qui décidément connaissaient très bien la personne à qui ils s’adressaient.