aujourd'hui c'est peut être un jour important pour la filière cameline en france ,en effet, j'ai rendez vous au cabinet du ministre de l'agriculture pour essayer de faire avancer les choses :
j'ai demandé a l'ami julien job ,plus grand éleveur de france et premier producteur de lait de m'accompagner ,bernard Faye malheureusement a le bonheur de découvrir les galapagos et ne pourra pas nous accompagner
ce rendez vous n'a été possible que par l'intervention d'une sénatrice ,car il est bien évident ,que notre premier combat est d'essayer de gommer l'idée dans la conscience collective que les dromadaires sont des animaux de "curiosité" ,de cirque ou de zoo ,toute la législation française les confine a ce statut
il est bien évident que des membres d'un cabinet de ministre qui vivent a 240 km/h doivent se demander si ce type de réunion n'est pas une perte de temps ,c'est a nous de vaincre des préjugés
,je vous en donne un exemple :
du fait d'une maladie grave ,l'importation de dromadaires est interdite ,sauf leur faire subir une quarantaine ,
la directive de santé vétérinaire a fixé le lieu unique de quarantaine pour toute l'europe ...
je vous le donne en mille : il faut que les animaux soient en quarantaine a .... saint pierre et miquelon !
bien sur, aucun dromadaire n'est jamais allé se faire congeler a saint pierre et miquelon ,sans parler du cout financier d'envoyer on ne sait comment des dromadaires a la frontière canadienne
après des années de circulaire ubuesque ,les dispositions ont changé ! désormais il y a libre importation des dromadaires venant du .... pérou et du ... groenland ! c'est juste ininventable !
le but de cette réunion est de semer cette petit graine qu'il y a une filière agricole possible ,élargissant a l'agrotourisme et qu'il faut considérer nos "bossus" comme des animaux domestiques
cette réunion est une "première" et une chance qui ne reproduira pas si nous ne sommes pas convaincants, voici les principaux axes et principes inspirés par bernard :
il existe une forte demande de la part des millions de migrants issus des zones du moyen orient et des zones sub sahariennes qui, a eux seuls, justifieraient la création d’une filière agroalimentaire
la demande en produits « bien-être » de la part d’une frange de la population urbaine (le lait de chamelle a une forte réputation pour ses « effets santé »), et le prix très rémunérateur du lait de chamelle (17€ le litre) militent pour un développement de la filière dans les années qui viennent,qui plus est dans des zones où l'elevage bovin par exemple est rendu complexe par les changements climatiques . Enfin, seuls les camélidés, grace a l'agro tourisme ouvrent une opportunité de double revenu pour les exploitants agricoles
Il importe au ministère de l’Agriculture de répondre à cette évolution.
- Etablir un répertoire national unique des grands camélidés séparés des autres répertoires en considérant les grands camélidés comme des animaux domestiques et non uniquement exotiques (voire assimilés à la faune sauvage)
- Etudier la possibilité d’importer des individus en dehors de l’espace Schengen (actuellement seul le cheptel des Iles Canaries en Espagne est autorisé à l’exportation vers l’Europe) pour limiter la consanguinité déjà observable ça et là du fait du faible nombre de reproducteurs mâles (1 mâle pour 30-50 femelles) sur le territoire national. A noter que l’OIE a exclus le dromadaire de la liste des espèces sensibles et porteuses de la Fièvre aphteuse.
- Etudier la possibilité d’importer dans le cas contraire, des embryons frais ou congelés des rares pays qui pratiquent le transfert d’embryons (pays du Golfe) afin de contribuer à la biodiversité nationale et à améliorer la productivité laitière
- De tenir compte des avancées en matière de transformation des produits laitiers en adaptant la législation à cette matière première (par exemple, il est impossible de faire du fromage de chamelle avec du lait pasteurisé ou d’utiliser les phosphatases alcalines comme indicateur fiable de la pasteurisation)
ces questions permettront de situer le débat ,loin du passionnel et de pousser dans la voie de la filière agricole
il y en a bien d'autres ,mais encore une fois pour que les règlements aient un peu de bon sens il faut vaincre des apriori ,des visions quasi enfantines ,des préjugés
et donc nous allons jouer les "indiens dans la ville" mais, sans nos dromadaires ,et nous rendre rue de varennes
bon, c'est l'heure ,il va falloir y aller ,julien est en retard mais cela pourrait il étonner ?