nous avons eu un été "extrême", les obsédés de la politique appelleraient cela de la "nature insoumise"
j'aime bien cette idée et ce parallèle, ce qui nous arrive n'est que le fruit de nos inconséquences ,de notre nonchalance que cela soit, vis a vis de la nature ,que vis a vis des valeurs humaines et de la république
j'arrête là la comparaison , mais cela donne a réfléchir
nous avons vécu des incendies ravageurs
sans doute ,de tous temps il y a du y avoir des feux dévastateurs sans canadairs et milliers de pompiers pour les éteindre et j'aimerai que les historiens nous éclairent,
quelle est la part de l'homme dans ce désastre ,la sylviculture a t'elle poussé a outrance les choses ?
je ne me fais pas a l'idée que ,sans l'intervention de l'homme des forets entières soient totalement homogènes ,et que sans l'intervention d'autres ,elles soient rendues totalement inaccessibles aux moyens de défense moderne
mes amis dans le sud m'expliquent que le pin ,par exemple ,n'est pas une arbre local qu'il a comme les tortues de floride pour la faune ,peu a peu gagné sur la flore locale
pour l'eau ,c'est sans doute le phénomène le plus brutal ,le plus incontrôlable, il est évident que l'homme occupe une part belle de responsabilités
chaque maison avec ses toitures ,ses gouttières ,ses terrasses prive l'eau de son retour naturel a la terre
chaque route ,parking,supermarché ,zone industrielle,sont autant de frontières infranchissables qui contraignent l'eau a chercher d'autres chemins ,chemins qui se rejoignent pour former des torrents dévastateurs
venez en mairie de janvry, comme dans toutes les mairies ,vous y trouverez ces magnifiques cartes administratives ,souvent coloriées a la main, qui témoignent du nombre de mares ,de "remises", ilots de verdures boisés qui constellaient nos plaines agricoles comme autant de point de rousseur sur un visage de rouquin
dés les années 1930,les drainages agricoles ont été installés dans nos plaines ,souvent par de la main d'oeuvre polonaise,
dans les années 80 ,il y avait même un syndicat intercommunal qui renouvelait et gérait ces drainages
il ne s'agit pas de lancer la pierre a qui que ce soit ,mais ces milliers de mares ,autant de réservoirs tampon, ont été ainsi supprimées et la tentation est grande pour certains exploitants d'achever la besogne aujourd'hui et de liquider (le mot est intéressant) ce qui reste ,alors qu'il faudrait l'entretenir. en cas d'orages ,un premier flux arrive par le ruisselement et une bonne demi heure après ce sont les drains qui donnent a plein régime
il est vrai qu'a l'époque ,les eaux de drainage du plateau de limours,les molières, gometz , janvry allaient s'écouler vers les vallées peu peuplées ,que cela soit vers gif, même a l'époque, marcoussis ,terre de maraichage, et je ne parle pas de briis sous forges qui ne comptait que 800 ames
additionnez, drainages des champs a près de 90% des terres cultivables et urbanisation galopante, et donc imperméabilisation
et l'homme se retourne contre la nature pour protester de ses propres turpitudes
je me reproche moi-même ,de ne pas avoir eu du courage ou de l'a propos ,un épisode pluvieux de cet été me l'a rappelé cruellement :
dans le tout petit domaine foncier que la commune de janvry possédait lorsque j'ai été élu ,il y a bien longtemps, il y avait un terrain rue du marchais ,terrain utilisé de longue date par la maison qui le jouxtait, avec l'accord de la commune
nous avons décidé, un jour, de clarifier la situation et de le céder aux propriétaires de la maison ,sans doute une erreur :
ce terrain était en fait une ancienne mare qui avait été rebouchée et qui faisait partie d'un réseau qui aboutissait aux douves du château ,qui des douves du chateau passent dans la mare de la "grande ferme ",puis devaient rejoindre le ruisseau
au lieu de vendre ,nous aurions du recréer cette mare ,elle n'était pas là par hasard ,la nature pointait du doigt que l'eau nous donnerait rendez vous là
mais nous avons été inconséquents , comme ces municipalités qui lotissent certaines zones et leur donnent (l'inconscient travaille ) des noms champêtres : la rue des joncs ,de la mare ,des saules ,
jusqu'à nous mêmes qui avons donné la rue du lavoir a un nouvelle route qui nous pose problème
pour la rue du marchais a janvry ,nous avons rarement eu de problèmes ,c'est dans le bas de la rue que l'eau prisonnière de l'asphalte se transformait en torrent aux périodes les plus graves
mais cette année après ces jours et ces jours de sècheresse où la terre forme un bloc et n'absorbe pas la moindre goutte ,l'eau est revenue chercher désespérément son exutoire,au regard de la densité de pluie aucune evacuation tuyau n'aurait su répondre a un tel flux
il est a noter que ce phenoméne impressionnant ,mais sans dégats a ma connaissance ,aurait provoqué ,pour le coup de vrais dégats si il avait été canalisé dans le bas du village ,
en fait ,le principe ancestral de mare tampon se rappelle a notre bon sens, si toute cette eau était descendue directement ,c'est bien le bas du village qui aurait été inondé
quand on voit des villages comme briis sous forges dont la conformation géographique est un pur entonnoir qui capte l'eau en haut du plateau, puis celle de l'urbanisation des rues qui sont toutes en pentes ,toutes dans le meme sens et que celle ci est captive jusqu'au bas du village car il n'y a pas d'issue ,
inutile d'être grand clerc de comprendre pourquoi ,des locaux neufs comme la pharmacie ou la maison medicale risquent d'être inondés
et bien malin, celui qui trouvera une solution a un problème purement physique et ce n'est pas de rajouter des constructions qui améliorera la situation ,
il ne s'agit pas là d'une critique ,juste que la nature se rappelle a nous quand nous la négligeons
après il est toujours facile de faire porter la faute sur l'administration, l'état, le voisin ,l'agriculteur
en fait ,nous commettons ,nous élus ,nous citoyens, des erreurs d'absence de prise en compte de la réalité et après ,souvent, c'est la dépense publique qui devra compenser cela
et si on s'interrogeait d'abord sur ce que la nature peut supporter de nos interventions ,de nos choix ?
la toute nouvelle pharmacie de briis sous forges vient de faire les frais de ces phénoménes climatiques et je me permets d'exprimer ma solidarité
a la brosse, a janvry ,nous étions régulièrement inondés, et j'ai dans la tête quelques épisodes mémorables ,
l'agriculteur qui cultive et qui ,précédemment ,plantait du mais dans le sens de la pente afin que les pieds restent au sec .., (cela aboutit a une terre sans herbe et a un toboggan a eaux de pluie) cet agriculteur a changé totalement son mode culture ,j'irais jusqu'à dire qu'il ne laboure plus ou presque et que ces champs sont enherbés ,des haies sont replantées
vous dire ,que cette révolution a été simple pour lui par rapport aux pratiques précédentes serait mentir,
vous dire qu'il n'y a pas eu tâtonnements de même,
vous décrire les passages de véhicules de collégues agriculteurs a faible allure pour contempler l'expérience avec un sourire ironique aussi ,
ceci semble du passé et pour le hameau de la brosse ,le spectre des inondations s'éloigne, malgré tout cet été ,cela n'a pas été simple pour tout le monde comme partout
de notre coté ,nous y avons supprimé des hectares de constructibilité qui auraient empiré le phénomène , car il serait trop simple de vendre des terrains a des gens qui y investirait tout leur capital et qui se retrouveraient dans un cauchemar de boue régulièrement avec un vrai stress a chaque pluie intense
car ,a un moment il faut prendre ses responsabilités ,souvenez vous de la faute-sur-mer
dans le petit village de taradeau où j'ai une maison dans le sud de la france ,coule ou plutôt ne coule jamais une rivière au doux nom de florieye dont le nom vient de la fleur du narcisse
a tout vous avouer ,parfois en plein hiver coule un pipi ,et je crois que l'association chargée de sa gestion a ,longtemps, senti un vrai sentiment d'inutilité
au point qu'un jour ,la floriye a cherché un parcours plus aisé et quitté son lit du 18° siecle ,sans doute aidée par l'homme ,le village s'est construit, peu a peu au bord de cet absent
jusqu'à ce jour de 2010,où le "pissou" est devenu un torrent puis un fleuve emportant tout sur son passage ,maisons ,pont ,troupeaux et retrouvant son lit du 18°
qui est responsable ? en fait personne ,
bien sur la florieye comme nos rivières essonniennes ne supporte pas les embacles ,ces morceaux de tout qu'une montée des eaux vient emporter sur les bords de rives et qui se stockent aux endroits les plus serrés ,au passage des ponts et qui forment des barrages ,les dits barrages font monter le niveau et finissent par se briser créant une vague puissante et destructrice ,
bien sur ceux qui auront voulu canaliser l'eau dans des tuyaux quelque soi le calibre s'exposent a ce que les embacles bouchent tout et contraignent l'eau a chercher un autre chemin
ce drame de la florieye comme certains épisodes pluvieux chez nous ,nous impose humilité et surtout de ne pas avoir la prétention de vouloir dompter la nature mais d'apprendre a vivre avec
,je sais a quel point j'exaspère certains de mes habitants quand je leur dis de ne pas construire de sous sol ,je passe pour l'emmerdeur voir l'irresponsable qui ne sait pas commander a la nature ou faire les travaux qui permettraient cela ,
a la brosse l'autre jour c'est un autre sous sol qui a été envahi ,par vraiment un hasard si a janvry pratiquement aucune des anciennes maisons n'a de caves