départ d' Allemagne jusqu’à notre point de rendez vous
Forcément une grosse journée mais nous n’imaginions pas a quel point …
Ce n’est pas une coquetterie que de dire que tous ces messages que l'on nous envoie ,ces gentillesses nous portent et si besoin était,imposent d’être dignes d’elles
La deuxième étape va nous conduire jusqu’à la frontière ukrainienne, 950 km depuis chemnitz e
Arrivés en pologne ,nous commençons a doubler des convois francais avec le drapeau ukrainien ,des électriciens ,des déménageurs ,des plombiers qui font la route chargés comme des baudets avec leur véhicule de fonction ,cela fait du bien et la fatigue aidant l’émotion est de plus en plus a fleur de peau
Passée la frontière polonaise, on sent que le but approche sur la route les panneaux routiers lumineux appellent a la solidarité avec l’ukraine et donne des numéros d’urgence
Les 150 derniers kilomètres sont difficiles ,finies les autoroutes ,on passe a la toute petite route de campagne avec des nids de poules ,dignes d’élevage industriels, et des voitures qui roulent devant nous cahin caha ,
la mienne ne pose pas de problème ,celle de nicolas lourdement chargée le fait souffrir et puis nous avons tous les deux ,ces deux mille kilométres dans les bras ,
merci a waze ,merci a waze ! quel confort de rouler vers l’inconnu avec une voix quand même bienveillante qui te dit tournez a droite, tournez a gauche
Beaucoup d’émotion quand le panneau de dolhobyczw surgit dans la nuit ,
grace a « titi » et a magda notre fée protectrice ,le contact a été établi avec les centre d’accueil des réfugiés et sa base logistique ,
petit quart d’heure pour les trouver quand même et déchargement
,ils étaient tres contents de la marchandise ciblée ,tremblant de nous voir apporter des vêtements ou autres ,
ce qui n’allait pas ,ils disaient non ,au résultat :seules trois béquilles sur les 850 kg de marchandise reviendront en France
après le déchargement ,accompagné de pani nous sommes allés sur les centres d’accueil opérationnels là où les réfugiés trouvent de quoi boire ,manger et des orientations pour leur future destination
comment dire … dans la nuit ces silhouettes de femmes ,d’enfants ,avec un pauvre baluchon parfois un chien ,il fait froid la plupart sont dehors autour de tonneaux métalliques avec un feu de bois,
impossible de photographier,cela semble indécent , juste quelques instants volés honteusement mais ces images nous resteront gravés : cette vielle femme emmitouflée ,l’œil fixe ,perdu,…
l’exercice épouvantable de gens qui vous abordent et qui vous demandent si vous pouvez les déposer a hambourg ,francfort ou berlin ,il faut dire non ,
c’est rude, mais notre objectif c’est direct paris ,ce qui sera déjà un retour difficile ,l’objectif c’est aussi de revenir sans une place de libre
on nous présente trois femmes leur destination finale, c’est Eindhoven en hollande ,mais paris cela rapproche ,
elles ne parlent pas qu’ukrainien ,le regard de la plus agée quand j’ai dit oui … valait a lui seul ce voyage
la plus jeune doit parler anglais mais nous n’avons pas le même anglais … pas grave
la famille qui a provoqué ce projet est au poste frontière depuis le début de l’après-midi ,nous nous y rendons pour les récupérer comme si tout était aussi simple
la frontière est un immense parking avec un balai incessant de girophares ,de police bienveillante ,d’ambulances ,des centaines de voitures sont garés avec des conducteurs a leur bord moteurs tournants car il neige et il fait froid ,tellement de téléphones portables que plus rien ne passe
impossible de joindre la famille dans la queue immense dans la nuit
,le froid et la neige,nous voilà avec un panneau de fortune en carton avec leurs noms puisqu’ils ne nous connaissent pas a espérer qu’ils ne seront pas montés dans un bus vers un centre d’accueil
bien sur ,une ou deux tentatives de gens disant « c’est moi » ,mais ils le faisaient sans conviction et avec un petit sourire
il est plus de 22 heures ,on n’a rien mangé ,il y a un petit malin qui a installé une baraque a frites ,alors on y va :
estce qu’il accepte les euros ? il répond « non » et pas les « zlotys » non plus ,il ne vend rien ,il donne ,il nourrit et ce bloc d’humanité me laisse epoustouflé ,
en fait la dame qui "vend" de la soupe ,des vêtements ,et de la nourriture a coté est dans le meme cas ,elle ne vend rien ils sont là dans la nuit, pour dire « je t’aime », des soldats en fraternité
,après il nous faut aller récupérer une femme et deux enfants a plus de 90 km ,toutes nos réservations d’hotel ont volé en éclat ,entre la journée prévue ,programmée, organisée et la réalité ,il y a un monde
Il est onze heures du soir ,tempête de neige ,ils ne sont pas encore passés ,
là, où sont la mére de famille et les deux enfants ,on nous propose de nous coucher ce ne sera pas le ritz mais cela existera
Je file avec benjamin ,nos trois ukrainiennes a zamosc dans la maison en question ,
des que la frontière sera passée ,nicolas et mathieu nous rejoindront ,je n’aime pas nous séparer mais les ukrainiennes attendent dans nos vehicules depuis des heures après un long voyage ,il faut qu’elles se reposent et … nous aussi
la journée sera longue demain et nous serons quatorze a bord
Je raccourcis ce post déjà beaucoup trop long ,92 km dans la nuit et les petites routes ,apres 1000 km et beaucoup d’émotions ,c’est … a vous de décider ou d’imaginer
Sur place ,un peu compliqué pour commencer et il fait froid, tres froid ,j’avais déjà dormi habillé dans un lit mais jamais avec mon manteau et mes gants
Nicolas ,mathieu et la famille sont arrivés a trois heures du matin ,
La vraie découverte de cette journée est que mes deux fils ronflent comme des sonneurs .. je plaisante
demain il fera jour ,nous aurons chaud et nous repartirons un peu plus riches de cet indicible que j'aime tant