lundi matin ,je me suis rendu a l'hommage rendu a michel berson au conseil départemental ,je ne l'aurais pas fait si l'on ne m'avait pas indiqué qu'il l'avait souhaité ,ce qui m'a touché ,l'ayant si brutalement combattu, j'aurais compris que ma présence n'était pas la bienvenue
il est vrai que nous nous étions rapprochés et que ,peut être ,je dis bien peut être, ma virulence lui avait rappelé celle d'un jeune député barbu qui guerroyait sans mesure a l'assemblée contre les conflits d'interêts
je dois faire un aveu ,qui ne me sera pas pardonné par certains mais chacun sait que peu m'importe
lors des élections sénatoriales où michel berson a été rejeté par ceux qu'il avait soutenu ,porté; accompagné ,ceux pour qui il avait témoigné une solidarité que son sens de l'éthique reprouvait ,
ceux là mêmes qui, espérant son étoile pâlissante voulait le renvoyer aux oubliettes , indigne cruel et ingrat,évacué de la liste officielle des senatoriales comme un malpropre,il avait fait le choix d'"y aller" tout seul
alors oui, je suis de ceux qui ont voté pour lui ,parce qu'il n'y a pas plus grande conviction que l'humain et du sentiment de justice
et donc, incroyablement, je me suis réjoui de sa victoire, car ce n'était pas celle d'une formation politique mais d'un parcours , ,ce fut sans doute sa plus belle victoire car un succès personnel d'homme libre sans perdre ses convictions
bref ,j'y étais ,dans la foule ,car on s'y bousculait ,et je ne peux m'empêcher de penser que cette réunion aurait déclenché chez Michel berson un sourire malicieux ,ses yeux se seraient plissés derrière ses lunettes et il aurait dégusté la scéne ,lui, si friand de marionnettes ,
une forme de bonne blague mais aussi un autre succès personnel de quelques égos se rendant a canossa.
il faut connaitre le microcosme pour apprécier le spectacle :
jean luc melenchon tombant dans les bras de claude germon ,c'était de l'ordre de l'improbable ,
Jérôme guedj, interdit de parole, aux cotés de manuel valls ,et de Thierry mandon
quelle brochette d'amis de trente ans ,
qu'il a du rigoler Michel de là haut ,il était arrivé a les fédérer ,un temps de son vivant ,il les alignait pour son départ
vous avouerai je que je ne retiendrai que les mots de ceux qu'on appelle ses "collaborateurs" ,ses sherpas ,parce qu'ils étaient ,sans posture ,sans calculs, plein d'émotions pour des gens qui ne l'avaient pas quitté malgré des chemins qui s'étaient séparés ,
ces mots d'hommage lors des enterrements qui, souvent, permettent a celui qui prend la parole de parler plus de lui, que du défunt ,de tirer le suaire a lui ,pour ces combattants de l'ombre j'ai entendu des mots qui tremblaient et des sentiments vrais venus de gaillards habitués aux tempêtes et au cynisme
je ne peux m'empêcher de retenir aussi des images un peu a la fellini ou en tout cas au cinema italien ,de monique goguelat ,formidable passionaria qui s'est arrêtée en 1968 ,disant toute son émotion nostalgique au milieu de bourrasques de vent qui faisaient choir les drapeaux dans son dos et jusque la photo de berson sur son chevalet qui s'envole ,image un peu apocalyptique, qui ne l'empêcha de poursuivre assidument son texte
les fins de cérémonie sont un peu des occasions de se saluer ,disons que toutes ces personnes qui nous invitent ,nous conseillent ,nous imposent les gestes barrrières ,les deux metres de distance ,la limitation des regroupements ont un peu oublié tout cela sous le coup de l'émotion