Avec une belle précipitation et dans l’urgence ,l’état a décidé de consulter les élus pour savoir s’ils estimaient raisonnable que les élections régionales et départementales aient lieu au mois de juin
Et comme cette consultation s’adresse a des benêts, ils ont le choix de répondre par oui ou par non sans nuances
Que demande t on aux élus ?
s’il agit de savoir si il y aura du monde pour tenir les bureaux de vote ?
je serais bien malheureux qu’un élu ne s’ interroge pas sur la nécessité qu’il y ait des caissières au supermarché ,des assistantes maternelles, du personnel communal dans les centres de loisirs ou des enseignants dans les écoles, mais qu’il puisse penser ou imaginer que pour faire vivre la démocratie ,cela ne fait pas partie des "essentiels » et qu’il n’y aura personne
Soyons clairs en pleine pandémie au mois de mars 2020,aucun assesseur n’a été contaminé, alors que nous ne maitrisions rien des gestes barrières ,que les masques étaient vendus au marché noir sur les tarmacs d’aéroport ,que les vaccins étaient prévus pour dans deux ans et avec le souvenir de la préfecture distribuant le gel hydro alcoolique a la pipette
Depuis, la culture » de la distanciation » est entrée dans les mœurs et auprès tous les citoyens et donc les élus savent ce qu’il faut faire, pour organiser un bureau de vote « safe », d'autant plus que ces élections ne ressemblant en rien aux municipales ou aux présidentielles en terme de participation
dans la question du gouvernement, on pourrait deviner une secret espoir (voir une supplique non avouée) de mettre sur le dos des élus un refus de tenir les bureaux de vote ,
la patate chaude serait ainsi tranquillement renvoyée a ces couards d’élus locaux et le gouvernement contrit n’aurait plus qu’a prendre acte de cette désertion sur le front démocratique, et se voir ,la « mort dans l’âme’ contraint a repousser ces élections qui vont constituer pour lui une humiliation historique
Sous une interrogation par oui ou par non ,qui est un déni a l’intelligence et a la réalité ,c’est refuser d’aborder le problème de fond, ou même assumer ce mot tout simple qui s’appelle la démocratie
En effet ,a moins de considérer ces élections départementales et régionales comme des consultations de quatrième zone ,voir anecdotiques ,il est bien évident que ce n’est pas le jour de consultation qui est important en période de pandémie mais la campagne ,elle-même
Répondez par oui ou par non ,ils nous prennent pour qui ?
Oui ou non, la démocratie appelle en temps d’election que les citoyens soient informés et aient un temps d’echange avec les candidats ?
Oui ou non ,,seuls les addictes d’internet ont-ils le droit d’accéder aux programmes ,aux débats, aux échanges ?
Oui ou non, la démocratie peut elle créer les conditions que les moyens d’expression soient « fléchés », limités ?
Car il est notoire que c’est bien durant la campagne des municipales ,par le porte a porte ,les rencontres ‘d’appartement » ,les meetings ,les distributions de documents électoraux que certains ont été contaminés par le virus
alors oui ou non ,ces moyens d’expression et d’information démocratiques doivent ils être interdits ? et si oui que reste t il ?
Si la campagne devait proscrire tous les moyens du terrain ,le « cœur a cœur » ,le ‘mano a mano » nous en arriverions a des campagnes nationales dépersonnalisées qui feraient la part belle aux appareils partisans et qui ,après avoir interdit a des catégories de citoyens d’être informés ,interdirait a tout citoyen de se présenter, en créant une inégalité de traitement suivant l’appartenance ou non a une formation nationale
Avouons que tout cela ressemble a une belle pétaudière pétrie d’arrières pensées ,
si des millions d’hommes et de femmes chaque jour ,prennent le métro ,nous accueillent dans des commerces ,s’occupent de nos enfants ,on est en droit de trouver étrange que ,tout a coup ,le gouvernement prenne le temps d’interroger les maires sur leur adhésion au fonctionnement de la démocratie, comme si elle constituait un élément quasi superflu, subsidiaire du fonctionnement de notre pays
Enfin si on interdisait toute campagne de terrain ,il faudrait aussi en supprimer ses financements ,réinventer une démocratie virtuelle , »melenchoniser" les candidats en les rendant virtuels a des reunions publiques en visio ,le monde d’orwell est a notre porte
en fait ,le covid après avoir conduit les citoyens a mettre en doute toutes les lois et toutes les regles imposées par illisibilité et decridibilité, pourrait emporter avec lui les derniers pans de démocratie directe qui nous restent
aux élections municipales ,le gouvernement sans consulter les élus ni par oui ni par non a bloqué la democratie et ma commune a été la seule de france a élire son exécutif municipal en temps et en heure ,malgré tout l'etat a "gelé" pendant plus de trois mois le fonctionnement démocratique des communes ,leur fonctionnement depuis un an ne permet pas en réalité ni un travail en commission ,ni des échanges avec le public comme il se devrait bref ,la symbiose des équipes municipales n'est pas ,a mes yeux ce qu'elle devrait être et la distanciation par rapport a la fonction et a l'implication sont souvent observés
je crains que nous nous installions dans cette culture de la democratie accessoire qui fait que l'on pourrait aboutir a obeir a la loi des ronds points ,des poujadistes de tout poils plutôt qu' a celui de la voie démocratique