hier j'ai appris la mort de loic leguyader ,
bien sur que cela ne dit pas grand chose a beaucoup de gens ,que le temps a passé de l'époque où il traînait sa besace de journaliste et un début de bidoche pour couvrir les galettes des rois et divers monuments aux morts pour le journal "le républicain"
le premier journaliste a pousser la porte de la mairie ,quand je suis devenu le "jeune maire de janvry" ,ce type là provoquait la tendresse,
c'était un fêtard qui aimait la cigarette ,l'alcool ,les femmes, mais dont les yeux trahissaient une forme de mélancolie ,de désespoir qu'il noyait dans toutes sortes de choses
je crois que, comme quelques uns de ses confrères, ensuite ,les choses ont "matché" entre nous
il m'avait suivi jusqu'en roumanie lorsque plus de trente mômes du secteur étaient partis de janvry installer un assainissement pour l’école du village que nous parrainions ,il en avait fait un papier que je garde en mémoire "les roses blanches de bondréa"
un de ses amis journalistes a libé avait sa tête mise a prix par la mafia corse, et il m'avait demandé de faire partie du réseau qui pouvait le loger une nuit ,j'ai bien sur dit oui, sans jamais savoir quand ,comment ,et si ils avaient utilisé cette cache
loic fait partie de cette cohorte de journalistes qui ,a force d'amitié ,de rapports vrais se trouvent piégés et parfois s'autocensurent a l'égard de janvry et a mon égard
c'est toujours une spirale heureuse et amicale qui fait qu'ils ont l'impression de ne plus être objectifs et quoiqu'ils voient ,entendent, constatent ils lèvent le stylo de peur que ce soient nos liens qui leur dictent les mots
je le sais ,c'est ainsi ,mais mieux vaut un ami qu'un article,
je sais en écrivant ces mots que certains se reconnaîtront ,sans doute est ce le signe que tout va bien que nous sommes allés ensembles a l'essentiel
après loic ,ils ont été nombreux et si je commence a citer je suis mort !
,Eric fourmental tintin reporter ,anne rohou,graziella ,sylvia ,sandrine ,Béatrice la chouchoute , greg forcément ,la bonne fée Cécile ,Nolwenn ,dominique bayle siot avec qui nous avons vécu des moments forts,olivier Bertrand bien sur, ,la petite bande telessonne toujours partagée entre les ordres et le regard qu'elle portait sur moi
,plus récemment un coup de cœur pour clément fouquet et je ne parle pas des équipes de tournages comme raoul ,pierre et tous les autres, a chaque fois ,la jubilation de d'observer la bouffée d’oxygène qu'ils prennent en arrivant ici
bien sur il y a quelques tristesses,quelques mercenaires ,quelques blessures aussi, si peu ,mais profondes
tous ont construit la place particulière de janvry et l'ont installé dans le paysage ,tous ont eu la sensation de se retrouver a un moment ou a un autre sur la face cachée de la lune et ont compris une chose essentielle : on ne trichait pas ,je ne trichais pas
des centaines d'articles au point que les amers se plaignaient d'une place trop grande occupée dans la presse locale par notre commune ,
comment expliquer que notre élan vital semble être précieux aux yeux de certains ?
bien entendu ,nous n'avons n'avons pas grand chose en archive,pas le culte de cela quoi que certains voudraient en penser ,
deux fois janvry a eu l'honneur d'une double page dans "the independant" quotidien londonien ,et une fois dans les nouvelles de tahiti !
je ne vous parle des échos dans la presse et les télés du moyen orient au moment du salon des camélidés,
cela ne nous gonfle pas de prétention, mais sourire comme d'une bonne blague ,car on a l'impression que des trucs tout bête deviennent révolutionnaires ! que tout simplement l'impossible que certains se sont fixés, n'est pas le même que le notre
et puis aussi la blessure, car si quelques articles de ce genre ont été consacrés a cette affaire montée de toute pièce aucun n'est venu dire que ,bien entendu ,je n'ai jamais été ni mis en examen ,ni témoin assisté ,ni quoi que ce soit et que ceux qui ont essayé de m'infliger cette blessure ont eu tristement l'oreille de journalistes pour tenter de salir mon honneur et celui de ma famille ,a ceux qui savaient que tout cela était impossible et qui ont participé a cette blessure ,je ne pardonnerai jamais