encore un article piege a cons,dans ce monde binaire sans nuances
le glyphosate est rentré dans le langage commun et chacun se l'envoie a la figure ou pardessus ,je découvre avec bonheur que les particuliers n'imaginent meme plus de traiter leurs dallages ou leurs descentes de garage avec ce poison et je m’étonne de voir sur internet des publicités alléchantes
il serait bien tentant de suivre le maire de Langouet dans son arrêté et il y aurait quelques arguments solides pour le faire :
tout d'abord a observer les contraintes de protection qu'ont les agriculteurs quand ils manipulent ce produit,on peut mesurer que ce n'est pas de la menthe a l'eau ,
quand on constate que son utilisation est interdire aux collectivités,on est en droit de s'étonner de ce principe de précaution a géométrie variable
je ne suis pas spécialiste mais il me semble que, sauf a se saisir d'une binette, le remplacement n'est pas simple , je ressens déjà les protestations a peine étouffées des personnes considérant qu'il faut arrêter cette saloperie
pour ma part, j'ai écrit a l'ensemble des agriculteurs de ma commune,pour leur demander un geste de bon sens : quand ils traitent en limite des riverains ,ils me passent un sms et nous on prévient les gens pour éviter que cela n'arrose pas en même temps un nourrisson dans un landau,
je regrette a ce jour de ne pas avoir eu de réponse, car on sent bien qu'il y a un risque de fracture entre le monde agricole et les neo ruraux
,je ne parle pas des imbéciles qui se plaignent du bêlement des moutons ,ou du meuglement des vaches ,je pense a ceux qui estiment que leur santé et celle de leurs enfants est en danger
en fait ,deux mondes se côtoient et s'ignorent ,l'un considérant qu'il n'a pas de compte a rendre a l'autre alors qu'un peu de pédagogie dégonflerait bien des suspicions ,il serait utile que chacun comprenne le type de traitements, comme il est excessif d'accuser les pratiques agricoles de la perte d'arbres dans nos bois
oui,quand on achète une maison en bord de champ on peut supposer que l'on "subira" les moissons ,les betteraves,les labours ,ce qui ne justifie que l'on doive se faire empoisonner
en quelques années ,l'agriculture vit une véritable révolution due a des contraintes économiques qui acculent a un productivisme hystérique, qui conduit aux ogm ,aux traitements et parfois a une usure prématurée des sols ,
mais par ailleurs ces mêmes contraintes économiques imposent de réduire les coûts et a la prudence et ce qui aboutit a diviser par plus de dix les traitements effectués par le passé
sauf a penser que l'agriculteur ne produit rien ,on est en droit de se dire que le blé de mon pain ,de mes pâtes ,et de mon alimentation a poussé quelque part ,cela ne justifie toujours pas des pratiques dangereuses
ce fossé entre deux types d'habitants d'une même commune ,il faut s'acharner a le combler ,il faut que chacun fasse un pas vers l'autre ,celui du dialogue ,de l'explication,plutôt que celui de l'invective ou du mépris
je crois que les contraintes de traitement qui sont imposées ,a l'heure actuelle comme la force du vent ...vont forcément s'amplifier car l'état nage en pleine contradiction ,
il n'empêche que le jour où les agriculteurs ne pourront plus traiter une bande ...50 métres ,100 métres ? 150 mètres ? que deviendra cette "bande" ?
bien entendu, ce "no mans land" ne saurait être affecté a une occupation humaine ou animale et d'avance, je n'ai pas la réponse des effets pervers d'une telle mesure et ils sont nombreux
en réalité ,la question est : il y a t il la possibilité de traitements non toxiques ? quel devenir pour ces zones tampon ?
je sais bien que l'on me rétorquera permaculture ,etc ...Mais là encore la permaculture ou tout autre pratique est elle compatible avec le traitement du voisin ?
alors arrêtons tout ! et pourquoi pas ?
mais assumons aussi de l'impact économique avec de réelles conséquences qui fera exploser le prix de la baguette,entre autres ,argument qui ne justifie d'empoisonner qui que ce soit ,juste que nous assumions collectivement que la santé a un prix et que le travail agricole aussi
alors certains me disent que sur les grandes cultures céréalières il est possible de substituer les traitements par des plantations ...
Je crois que, sauf a sombrer dans le populisme et la démagogie,il faut que chacun prenne conscience de l'autre,que le mot respect prenne tout son sens ,
il faut que les monsanto quels que soient leur nom cessent de modifier les semences (depuis mon enfance les épis de blés ont du perdre 25a 35 cm ce qui les mettait a l'abri des mauvaises herbes )
il faut que l'agro chimie cesse de nous piéger collectivement dans un système qui me rappelle l'addiction aux drogues et qui conduit a une dépendance mortifère
en fait ce n'est pas un problème de voisinage a résoudre a coup de démarches sincères ou populistes, c'est une révolution de fond ,un arrêt brutal des stratégies de l'agro chimie qui se moque du tiers comme du quart des agriculteurs tant qu'elle leur vend des produits et encore plus des populations
il reste a savoir si une agriculture endettée,formatée a un productivisme devenu culturel aura les moyens de sortir de ce piege dans lequel on l'a enfermée
en tout état de cause la fracture entre les uns et les autres n'augure rien de bon
je vous laisse, je vais chez jardiland chercher le désherbant pour ma terrasse