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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 18:25
chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique

Si j’ai évoqué abondamment la forge du maréchal ferrant ,je crains d’avoir oublié deux, trois acteurs locaux

celui qui  fut , nommé Hotel des voyageurs ,fut un des presbytères du village, car le dernier connu en date est rue du clos des vignes

l’hôtel des voyageurs devenu  la bonne franquette

du temps de « madame cousset » ,elle accueillait, a l’origine, « la » cabine téléphonique publique du village ,souvenir de ce téléphone a languette qu’il fallait agiter pour envoyer du courant et obtenir l'opératrice ,

marqué a vie dans ma mémoire depuis l’enfance ,madame cousset la main sur la hanche protégée d’un tablier,les yeux fixés vers un horizon inconnu , qui disait dans l’appareil «  ici le 1 tout seul a janvry »  ce 1 tout seul ,résonne toujours en moi,

c'était une affaire que de téléphoner a cette époque et bien que le téléphone fut au fond de la salle, chacun prêtait l'oreille a la conversation  

Cette cabine téléphonique a été beaucoup plus tard sous la responsabilité communale et était située dans la maison du garde champêtre dont l’épouse, qui nous lit, était rémunérée pour le service

chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique

Dans la salle du fond a la bonne franquette, je ne me souviens plus a quelle fréquence, s’installait le cinéma ambulant ,il déballlait tout ,sortant ses appareils de sa camionnette, en soit même c’était un spectacle ,

les chaises du bistrot étaient disposées sagement en ligne et la séance pouvait commencer ,bien sur, il y avait quelques piliers de bistrot au bar qui parlaient trop fort, mais le « cinéma » était a janvry 

j'ai déjà parlé des diabolos menthe de madame cousset qui étaient comme la cerise sur le gateau, pour nous les mômes, après une pêche au goujon dans les douves du chateau et sont une de mes madeleines de proust personnelles,impossible aujourd’hui encore de boire un diabolo menthe sans penser a ces instants 

bien qu'en cas de manque de matériel de pêche ,il fallait aller chez monsieur Lucas qui tenait le bistrot a colombage  et faisait la distribution d'essence avec une pompe manuelle que je rêve de réinstaller

je ne sais pas pourquoi ,mais, dans mon souvenir d'enfant, il y avait anguille sous roche entre mr Lucas et madame cousset ....en tout cas, c'est monsieur Lucas qui vendait le tabac a priser a l'aide de sa balance trônant dans la vitrine du comptoir,le comptoir a été sauvé et tient sa place  désormais au "foyer des bois" de la commune  

 

chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique

Place de croix verte, une fois par an, arrivait une drôle de machine mi locomotive mi alambic ,c’était le bouilleur de cru,

le souvenir de silhouettes courbées sur leurs brouettes chargées de cuves ,tonneaux en tous genres dans lesquels les fruits macéraient ,pas forcément une odeur de rêve

De mémoire ,la dernière autorisation de distiller venait de la famille larue ,quant aux vergers ,ils ont peu a peu disparus ,celui du clos des bergères, le grand verger de la chanson que mes parents avaient acquis, oubliées les prairies qui donnaient refuge aux pommiers ,poiriers ,mirabelliers comme a la brosse ,ou mulleron,en partie ,rayées de la carte  par le remembrement   …..

un jour le bouilleur de cru n’est plus revenu et fini cet instant magique, où il ouvrait le petit robinet a la première distillation avec un alcool a des teneurs en alcool ….élevées....tres élevées 

chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique

 

Je n’ai pas connu les « charbonniers » qui allaient en forêt fabriquer du charbon de bois ,des métiers de misère ,terribles .des gens marginalisés par les bien-pensants du village

 

chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique
chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique
chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique
chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique
chroniques de mon village janvry ou la mémoire d'enfance essorée ,dernière chronique

il serait bien étrange de clore ces chroniques sans évoquer le château de janvry ,c'est assez révélateur,en fait,historiquement le château a toujours eu sa vie propre

le grand tournant s"'est effectué quand peu a peu ,les fermes qui dépendaient du château sont devenues propriété des agriculteurs ,mouvement qui s'est fait a partir des années 60/70

jusque là ,le rapport propriétaire/exploitants avait une influence sur la vie locale,ceci s'est étiolé sans jamais complètement disparaître 

enfant ,j'étais impressionné par la personnalité tutélaire de jean reille,châtelain de l'époque,,grande classe,un homme qui se sentait des droits, mais aussi des devoirs a l'égard du village

mes démêles avec les successifs gardes chasses avec mes escapades enfantines dans les bois de janvry donnaient lieu a des retours au chateau tenu par l'oreille et présentation terrorisé a jean reille qui me disait qu'il allait voir mes parents, ce qu'il faisait, mais juste pour aller boire un verre .....

j'ai déja du évoqué cette fille du garde de chasse qui était une beauté et qui doit nous lire et qui nous poussait a pécher plus que de mesure du coté du pavillon de chasse ...

quant au château ,j'ai en mémoire cette idée restée a l'état de projet ou tentée a une occasion, d'une chasse a courre 

le fait qu'il soit fermé au public et a la visite ,entretenait les fantasmes sur la "prison",le "théâtre" ,avec ceux qui d'un air suffisant ou important expliquaient que "eux" connaissaient" ,avaient vu ,avaient été reçus    

le cimetière a été déplacé a son lieu actuel a la fin du 19° et début 20° siècle,  cela a donné lieu a des drames et des déchirements dont j'ai déjà parlé,

ce déchirement a failli se reproduire quand ,après le passage sanglant de l’autoroute a travers la plaine ,on annonça l'arrivée du tgv qui devait longer l'autoroute, non pas du coté gauche, en allant vers la province mais du coté droit ,c'est a dire a travers le cimetière et donc encore plus près de janvry bourg

j'ai la naïveté de penser que la sncf a changé ses plans devant le caractère sacrilège du projet,

dans les projets qui ont fait trembler ,il y a eu aussi celui de construire,a la sortie de janvry vers gometz et la brosse , une ville nouvelle dans la plaine qui se serait appelée "les ulis" ,je bénis celui qui a eu l'idée de la construire plus prés de bures et d'orsay

Voilà il me semble avoir « essoré » ma mémoire d’enfance et de confidences tenues par les uns et par les autres   

s'il me revient quelque chose ,je vous le raconterai ,merci pour vos messages écrits et oraux 

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Published by Christian SCHOETTL