conifrmation que cette "nouvelle de l'été" ne vous attire pas au vu du peu d'approbations et donc ,je vous livre un dernier épisode et arrêterait là
La filature ronronnait, si la plupart du temps c’étaient des femmes sur les métiers et les machines comme dans une sorte de caricature, les hommes formaient la majorité de l’encadrement et n’occupaient de places subalternes que dans les postes liés à la mécanique et à la maintenance
Un monde étrange de regards comme hypnotisés par l’ouvrage, aux gestes automatiques, il pouvait se passer le plus grand remue-ménage a trois pas des opératrices, leurs nuques semblaient figées et le regard de cire ne lâchant pas l’ouvrage ; ici, point de rire et sans le bruit des machines, c’eut été proche d’une atmosphère monacale, des visages sévères de femmes de tous âges
Célibataire ,malgré lui, Dietrich ne pouvait s’empêcher d’observer du coin de l’œil ces femmes, comme soumises a la machine a guetter la beauté ,la fragilité, la détresse ,bien sûr il y avait quelques visages charmants qu’il s’imposait d’éviter de regarder avec trop d’insistance mais il y avait surtout une sorte d’ange au fond de l’atelier comme bannie par les autres qui contrairement à toutes souriait en permanence, non pas à ses collègues ou aux hommes souvent à ses côtés mais a ce qu’elle faisait ,ou ce qu’elle pensait ,elle souriait de l’intérieur ,son corps souriait et éclairait le lieu, brisant la blancheur des néons dans un halo surnaturel
Les remarques grasses et vulgaires a son sujet des contremaitres lui avaient au moins appris son prénom Helena
Combien de fois ce mois dernier friederich s’était-il interdit de la guetter a l’arrêt des machines lorsque qu’avec la sonnette bourdonnante, les machines cessaient leur va et vient et que chacune semblait sortir d’une torpeur extatique lorsque des rires fusaient et qu’elles filaient toutes vers les vestiaires ,accrocher leurs blouses ,enfiler leur manteau et que le grand porche semblaient les souffler dans la rue les dispersant ,comme des ombres
Oui Friederich se serait bien glissé dans les pas d’Helena ,il aurait aimé entendre sa voix ,savoir si elle riait,si elle avait le timbre joyeux qu’il lui devinait, ,qui étaient les siens et si un homme l’attendait dans un de ces logements hors de la ville a la portée des bourses des ouvriers,
jamais il n’oserait, la vie ne lui avait pas appris cette audace, il se contentait de voler son image ,de la décrire dans son petit carnet, de laisser vagabonder son imagination et de laisser entrouverte la porte de son petit bureau dans l’espoir de la voir passer
Un soir traversant la place principale ,il vit un couple attablé dans une de ces auberges si chaleureuses ,il les vit a travers la fenetre a petits carreaux, ourlée d’un rideau de belle cotonnade ,ces deux-là avaient les yeux qui brillaient ,tendus l’un vers l’autre, retenus comme par un fil invisible ,ils parlaient, riaient, hochaient de la tête ,une danse nuptiale ,un ballet amoureux tout en effleurements, comme ces algues qui dansent un tango lascif incessant au fond de l’océan au gré du courant et des vagues
Il se mit a rêver qu’un jour il inviterait helena dans cette auberge et durant des heures se raconta son attente ,son arrivée ,ses pudeurs et ses silences ,jusqu’au moindre détail il distilla ces instants incroyables qu’il pourrait vivre si …il osait oser
Ce soir là encore ce n’est pas Helena qu’il retrouva mais Ernst, avril s’était mis a gifler les façades des maisons de rafales de vent et de pluie teintées de grêle, chacun courait pour se mettre a l’abri, lui n’avait pas prévu et se retrouva trempé en poussant la porte de la pension, il lui sembla qu’Ernst avait deviné et que la flambée était plus forte dans l’âtre et crépitait de belle manière
Frederich lui parla de l’atelier ,des ouvrières, il était tenté de parler d’helena ,mais s’en dispensa ,il lui décrivit toutes ces femmes au travail ,,solides ,grandes ,charpentées ,il rit en lui disant que dans d’autres régions c’était plus souvent de la main d’œuvre étrangère qu’on voyait attelée a ce genre de taches ,mais qu’a la filature ,c’était plutôt des gens du cru qui étaeint a la tache
Ernst écoutait ,son regard semblait parcourir toute la pièce puis se dissoudre dans le néant pour resurgir ,Frederich estima que son babillage l’ennuyait jusqu’à ce que ernst ne se redresse,prenne une inspiration, comme un homme qui va se jeter dans le vide et lui demande :
Estce que l’expression « fontaine de vie » vous dit quelque chose ?
La gorge de Frederick s’assécha en un instant ,il espérait ne pas avoir compris
- lebensborn ? vous vous voulez dire lebensborn ?
Ernst approuva de la tête ne le quittant plus des yeux, guettant la moindre de ses réactions
- je sais qu’Himmler a crée en 1935 ,la première « maternité »,le premier "haras" pour êtres humains blonds au yeux bleus pas très loin d’ici a steinhoring
Ernst secoua négativement la tête ,
- steinhoring n’était qu’un leurre ,un lieu pour montrer aux visiteurs ce qu’ils devaient voir,c’est ici que tout se passait ,c’est ici qu’a été créé la première « fabrique » de vrais aryens ,tandis que nos vétérinaires s’acharnaient a recréer des animaux de races germaniques .l’auroch par exemple ,ici on recréait une « race pure » C’est dans cette maison que sollman et ebner dormaient quand ils visitaient le lebensborn secret de rothenburg,car il ne fallait pas qu’on les voit dans les beaux hotels du centre
Frederich ignorait qui étaient ces hommes ,mais la crainte que ces noms semblaient inspirer a son interlocuteur suffisait a lui laisser penser qu’il s’agissaient de chefs bien puissants
Il se demanda quel age avait cet homme pour avoir connu cet époque, comme si ernst avait suivi le cheminement de sa pensée ,il eut un sourire triste
-j’avais seize ans,je regardais avec admiration, ces hommes en uniforme ,ces voitures étincelantes ,ces drapeaux partout et beaucoup de mes amis s’enrolaient dans les jeunesses admiratives du furher,les hitlerjugend ,moi je rêvais devant leur couteau marqué « sang et honneur » gravé d’une croix gammée
Mes parents me l’ont interdit et le docteur ,samuel bruckner ,c’était son nom avait fait un certificat médical de faiblesse cardiaque pour pouvoir répondre aux invites permanentes que mes parents subissaient afin que je rejoigne les rangs, mais cela c’était avant la guerre ,avant que le docteur ne soit emmené et avant que le furher réquisitionne tous les hommes même les jeunes
j’ai été envoyé en normandie et puis retour sur l’Allemagne, on encadrait des momes, nous les « vieux », a qui on avait dit de défendre les rues de berlin