mon grand père est mort a verdun mais du "mauvais" coté ,pour défendre son pays ,il a quitté sa compagne enceinte et sa fille pour une guerre qui a balayé bien des familles de l'est de la france
la vie m'a conduit, grace aux pelsy, a vivre et a decouvrir cette terre de verdun marquée jusqu'a nos jours ,elle porte dans ses entrailles les bombes et les corps jamais retrouvés
cette terre est a la fois un immense cimetière et un énorme champ de mines ,j'ai toujours eu la sensation qu'il y avait une vie sur deux niveaux,celle qui reprenait ses droits a la lumière et une ,sous terre faite de corps suppliciés,de fers tordus ,tout cela saisi entre les racines des arbres tendant leurs tentacules dans ce magma d'horreur
pour avoir dormi une nuit dans la dernière cabane existante d'un des villages disparus je conserve une sorte de sacralité des lieux
une polémique vient de naitre sur les cérémonies de commémoration et notament sur ces milles de jeunes courant entre les croix blanches
estce retrograde que de penser que l'on ne court pas sur des tombes ,je sais, pour ma part, que j'ai toujours refusé a janvry le moindre tournage de film au cimetière serait il infiniment respecteux
,je sais que l'image de tous ces jeunes aux couleurs vives courant entre les tombes me donne plus la sensation d'un marathon que d'un appel a la mémoire
sans doute est il conservateur de penser qu'il y a des lieux qui se passent d'avant gardisme ,de créativité même, car ils s'expriment par eux mêmes ,ils ne sont pas un support ,ils sont.
si le front national ne hurlait pas comme un loup sur cette affaire ,mes propos seraient peut être moins pondérés mais je serai dégouté d'être associé a leurs critiques
pour avoir vécu bien des manifestations commémoratives ,je suis convaincu que les plus belles sont celles où les élus ,les vivants, savent se faire oublier et où l'on arrive a faire parler le monde d'en bas