Le blog de Christian SCHOETTL

escapade bretonnante a la découverte des terrains d'aventures de mon ami jean francois

a chaque fois que je viens en bretagne,je ne peux que me confronter a cette image si contradictoire d'une bretagne rieuse pour enfants sages que l'on habille en cirées jaunes et en bottes en caoutchouc éventuellement armés d'épuisettes ,de vacances et cousinades insouciantes aux odeurs de crêpes et d'algues abondantes,

cela d'un coté

et puis cette autre bretagne ,pas celle des vacanciers, celle des cotes agrestes ,des tempêtes et des fureurs d'hiver,celle des arbres qui préférent pousser couchers , plutot que de ployer sans cesse devant la fuerie du vent ,celle de ces pierres aux formes rondes et puissantes comme des baleines qui surgissent de la terre comme les gros mamifères des océans

une bretagne où les hommes ont les traits taillés a la serpe des vents et des embrums ,les yeux enfoncés pour fuir la violence des éléments ,dont le regard ne veut pas s'encombrer des étrangers, trop prèoccuppés par la dureté du quotidien ,taciturnes a la frivolité

clichés ,me direz vous ? peut être mais je la sens ainsi cette campagne verte,humide ,ce bocage aux arbres tordus que le lierre enserre et ces chemins gras qui disparaissent dans l'inconnu,il y a là  des mystéres,une tradition plus vieille que les chouans de se claquemurer dans les murs de grès, sous le chaume et de taire au monde ce qui guide votre vie

Ici ,on est étranger ,peut être pour n'avoir pas assez souffert ,pour ne pas voir la brutalité des élements inscrite dans sa chair et sur les pierres tombales

si, ici les menhirs se dressent c'est sans doute pour symboliser ces hommes qui marchent contre le vent  et la houle

chaque marée basse intime la douceur ,chaque montée des eaux signifie le travail et corps a corps avec la mer,susceptible, au point de punir le moindre manque d'irrespect ,

curieux balancement des marées qui ouvre des déserts de sables et de roches déchiquetées comme au lendemain d'une bataille suivis par une onde sans adversaire a sa hauteur qui vient frapper aux portes des imprudents   

cette terre bretonne on aimerait la parcourir a  cheval en espérant que brocéliande vous acceuille enfin,

qu'au détour d'une chemin ,une de ces demeures nichées ,cachées vous ouvre ses portes sans que ne s'éteignent les bougeoirs

le coeur et l'ame des bretons semble mieux défendus que les forteresses de vauban tournées vers la mer, comme si du coté de la terre ,il n'y avait pas là quelque chose de plus puissant et plus étrange encore