j'ai connu lucien sergent en 1994 ,je venais d'être élu au conseil général et l'ordre alphabétique a conduit a ce que nous soyons cote a cote ,le presque doyen et le presque benjamin de l'assemblée
lucien sergent aurait du être sénateur ,il en avait l'approche,l'allure ,la stature,mais c'est un garçon trop poli,trop élégant,trop soucieux des autres pour jouer des coudes,
il aurait du être président du conseil général ,a une epoque où l'udf et les non inscrits y étaient majoritaires,mais la manoeuvre de deux jeunes loups l'a écarté du pouvoir,ces deux là s'appelaient Michel Pelchat ,et xavier dugoin,si lucien avait été président du conseil général l'histoire en eut été changé et les années noires n'auraient pas eu lieu
je vous parle d'un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaitre mais sans memoire du passé on est souvent condamné a le revivre
au conseil général ,il avait un statut de personnalité morale ,d'honnêteté ,de transparence et de rigueur des comptes
quand pour la première fois ,j'ai demandé a xavier dugoin de donner sa démission dans l'honneur avant de partir dans la honte ,lucien m'a regardé en levant les sourcils,cela ne se faisait pas ,quand les faits graves et les dérives sont apparues quotidiennement ,c'est a six que nous nous sommes retrouvés en dissidence,
un moment fort de cette assemblée puisque laurent beteille,rpr, alors vice président aux finances,a refusé de présenter le budget ,et que tous ceux qui avaient des délégations les ont rendu ,outre laurent,il y avait jean de boishue,odile moirin ,bernard mantienne ,lucien sergent et moi-même,une fierté et un honneur pour moi d'êtr parmi ces personnes
nous avons tous payé, et encore aujourdhui, ce refus des compromissions,de la corruption organisée ,cet attachement a une certaine idée de l'ethique et de la gestion publique
incroyablement nous qui protestions contre des détournemenst de fonds publics nous étions montrés du doigt comme des diviseurs !comme si le pouvoir se gagne et se conserve a n'importe quel prix
cet acte de résistance fut un des moments où lucien sergent a retrouvé une seconde jeunesse,jeunesse qu"'il conserve aujourdhui quand il vous parle d'europe
lucien sergent j'en ai souvent parlé dans ce blog,c'est pour moi l'homme qui avec d'autres camarades a remonté les champs élysées ,un 11 novembre 1940 une couronne de fleurs a la main pour la déposer sur la tombe du soldat inconnu ,malgré les risques et la présence des soldats allemands et tandis que le pouvoir francais avait oublié de faire ce geste
respect ,dignité ,courage
depuis que lucien a "raccroché" de ses fonctions ,bientot 20 ans ,nous n'avons jamais perdu le contact ,jamais céssé de nous écrire ,de nous téléphoner et nous échangeons régulièrement,même si physiquement ,il y a quelques faiblesses,mentalement il est intact ! l'europe ,ses petits enfants restent sa passion
il a été un des premiers a qui j'ai écrit pour lui faire part de mon intention de me présenter aux elections departementales ,c'est après tout sur ses traces sur etrechy ,chamarande,chauffour les etrechy ,mauchamps que j'allais marcher
dans un premier temps ,il m'a proposé que nous rédigions un soutien sur le théme "compagnons de combat" doutant quand même que quiquoncque se souvienne de lui !
et puis il a souhaité resté neutre devant les interventions et les inquiétudes qui lui ont été agitées au regard du front national
dire que cette prudence ne m'a pas attristée serait faux, mais dans cette campagne ,les pressions sont si nombreuses ,si violentes que je peux comprendre,cela ne m'empechera pas de témoigner, combien je lui porte d'admiration et combien je souhaite qu'il soit fier de moi
une chose est sure ,personne ne pourra nier ces liens de plus de 20 ans,cette relation fidéle depuis toujours et que sa retraite de la vie publique n'a jamais démentie,une amitié respecteuse qui n'est pas d'opportunité électorale
la photo que j'ai choisie est le jour de ma remise de légion d'honneur ,lucien avait fait le déplacement et parmi bien des personnalités cela a été pour moi une fierté que l'étudiant de 1940 soit là ,comme il était venu lorsque nous avions fêté la constitution